Le Québec espère recruter deux fois plus de travailleurs étrangers dans la province au cours de l’année à venir grâce à ses « Journées Québec » ou « Quebec Days » que l’an dernier.
« Les Journées du Québec consistent en 17 missions à l’étranger pour recruter des travailleurs francophones qualifiés, notamment dans des professions très recherchées par les entreprises québécoises qui font face à des pénuries de main-d’œuvre », a déclaré le ministre de l’Immigration, Jean Boulet, en français, lors d’une conférence de presse lundi.
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« Il s’agit d’une approche clé qui permet aux employeurs de rencontrer et de passer en entrevue des travailleurs étrangers qui ont déjà été sélectionnés en fonction des compétences requises et du niveau de compétence recherché », a-t-il déclaré.
Le Québec veut recruter 3 000 travailleurs étrangers par le biais des Journées du Québec au cours de la prochaine année
Au cours de la prochaine année, le Québec espère recruter 3 000 travailleurs étrangers par le biais de ce programme, soit environ le double de l’année qui vient de se terminer.
« Le Québec doit renforcer sa présence sur la scène internationale, notamment dans les pays francophones et francophiles qui sont des sources de travailleurs qualifiés », a déclaré la ministre des Affaires étrangères du Québec, Nadine Girault.
« Les Journées du Québec offrent une excellente visibilité à travers le monde pour les entreprises québécoises à la recherche de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs clés de notre économie.»
Grâce à sa série d’événements Journées du Québec, la province recrutera des travailleurs étrangers dans le monde entier en partenariat avec des entrepreneurs, des ministères et des organisations non gouvernementales, notamment des associations de développement économique, Québec international, Montréal international et la Société de développement économique de Drummondville.
Les employeurs de 49 employés et moins doivent débourser 1 500 $ pour participer aux Journées du Québec. Ceux qui ont 50 employés et plus doivent débourser 3 000 $.
1,4 million d’emplois à pourvoir au Québec cette décennie, dont 22 % par des immigrants
Au cours de la décennie se terminant en 2030, la province francophone devrait connaître 1,4 million d’ouvertures d’emplois, dont 22 % seront occupés par des immigrants, a déclaré Mme Boulet. Parmi les pays visés par ce recrutement international figurent le Brésil, le Maroc, la France, la Tunisie, la Colombie et l’Amérique latine.
Le gouvernement et les entreprises participant aux Journées du Québec chercheront principalement des travailleurs dans les secteurs de l’éducation, des soins de santé, de la garde d’enfants, des technologies de l’information, de l’ingénierie et de la construction.
Accablé par une pénurie massive de main-d’œuvre, le Québec se classe au deuxième rang des provinces canadiennes pour le nombre d’emplois vacants.
Dans un rapport intitulé Regard Sur Les Postes Vacants : Un Marché Du Travail En Pleine Transformation / Données De L’Enquête Sur Les Postes Vacants Et Les Salaires – 4e Trimestre 2021, le groupe de réflexion de l’Institut du Québec a récemment noté que le nombre de postes vacants au Québec demeure 88 % plus élevé qu’avant la pandémie mondiale de Covid-19.
« Le nombre d’emplois vacants n’a pas beaucoup augmenté entre le troisième trimestre où il était de 238 050 et le quatrième trimestre de 2021 où il a atteint 238 140 », notent les auteurs du rapport en français.
Plus d’emplois que de travailleurs à la recherche d’un emploi au Québec
« La croissance des postes vacants semble s’être stabilisée. Le pourcentage de postes vacants, qui indique la part de la demande de main-d’œuvre qui reste insatisfaite, s’est également stabilisé à six pour cent, comparativement à 6,1 pour cent au cours du trimestre précédent. »
Au cours de la dernière année et demie, le Québec a connu une hausse du nombre de postes vacants et une baisse du nombre de travailleurs à la recherche d’un emploi. La pénurie de main-d’œuvre disponible est devenue si grave dans la province que même si chaque personne sans emploi décrochait un travail, il y aurait toujours des emplois à pourvoir par manque de personnes pour les occuper.
« Il y avait moins de personnes à la recherche d’un emploi sur le marché du travail qu’il n’y avait d’emplois à pourvoir au cours de la période allant de septembre à décembre 2021 », indique le rapport.