Les employeurs à la recherche de travailleurs au Québec sont toujours confrontés à une pénurie massive de main-d’œuvre et la situation ne montre aucun signe d’amélioration dans la province francophone.
Elle compte désormais le deuxième plus grand nombre d’emplois vacants au Canada.
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Dans un rapport intitulé Regard Sur Les Postes Vacants : Un Marché Du Travail En Pleine Transformation / Données De L’Enquête Sur Les Postes Vacants Et Les Salaires – 4e Trimestre 2021, le groupe de réflexion de l’Institut du Québec note que les postes vacants au Québec restent 88 % plus élevés qu’avant la pandémie mondiale de Covid-19.
Plus d’emplois que de travailleurs pour les combler au Québec
« Le nombre d’emplois vacants n’a pas beaucoup augmenté entre le troisième trimestre, où il était de 238 050, et le quatrième trimestre de 2021, où il a atteint 238 140 », notent les auteurs du rapport en français.
« La croissance des offres d’emploi semble s’être stabilisée. Le pourcentage de postes vacants, qui indique la part de la demande de main-d’œuvre qui reste insatisfaite, s’est également stabilisé à six pour cent, contre 6,1 pour cent au cours du trimestre précédent. »
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Au cours de la dernière année et demie, le Québec a connu une augmentation du nombre d’emplois vacants et une diminution du nombre de travailleurs à la recherche d’un emploi. Le manque de main-d’œuvre disponible est devenu si grave dans la province que même si chaque personne sans emploi décrochait un travail, il y aurait encore des emplois à pourvoir, faute de personnes pour les occuper.
« Il y avait moins de personnes à la recherche d’un emploi sur le marché du travail qu’il n’y avait d’emplois à pourvoir au cours de la période allant de septembre à décembre 2021 », indique le rapport.
Les secteurs les plus touchés sont l’industrie de l’hôtelière, qui fait face à un taux de vacance d’emplois de 11 %, le secteur des arts et du divertissement avec un taux de vacance d’emplois de 6,3 % et le secteur des services professionnels, scientifiques et techniques avec un taux de vacance d’emplois de 6,6 %.
Les employeurs des secteurs de la construction, des soins de santé et de la fabrication ont également du mal à trouver des travailleurs.
Les entreprises augmentent les salaires alors que la pénurie d’emplois persiste
De nombreux responsables du recrutement réagissent en augmentant les salaires pour les postes difficiles à pourvoir. Au cours des deux dernières années, l’augmentation moyenne des salaires pour ces postes ouverts a été de 5,6 %. Bien que le Canada connaisse actuellement des niveaux d’inflation historiquement élevés, l’augmentation salariale moyenne accordée au cours des deux dernières années pour ces emplois vacants a été bien plus importante que la hausse de l’indice des prix à la consommation pour la même période.
La stratégie du Québec pour faire face à ces problèmes de main-d’œuvre a consisté à faciliter l’embauche de travailleurs étrangers temporaires pour les employeurs qui ont du mal à trouver du personnel.
Depuis janvier de cette année, les entreprises de neuf secteurs spécifiques, allant de l’alimentation aux soins de santé et à la fabrication, sont autorisées à embaucher du personnel par l’intermédiaire du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) afin de constituer 20 % de leur effectif. La limite précédente était de 10 %.
En février, la province francophone s’est également engagée à investir 65 millions de dollars dans une initiative visant à recruter 1 000 infirmières et infirmiers formés à l’étranger dans les pays francophones au cours des deux prochaines années.
De plus, au début du mois, le Québec a ouvert la porte à encore plus de possibilités pour les résidents temporaires en permettant aux travailleurs qualifiés de pays étrangers qui ont déjà un certificat de sélection du Québec d’obtenir des permis de travail ouverts afin qu’ils puissent travailler en attendant la décision finale d’Ottawa concernant leur résidence permanente.
À partir du 24 mai, les employeurs du Québec vont également commencer à payer les billets d’avion, l’assurance médicale et le logement adéquat de tous les travailleurs qu’ils embauchent dans le cadre du nouveau processus simplifié de la province.