La juge de la Cour fédérale Anne Mactavish a estimé qu’Ottawa doit rétablir les coupures qu’elle a faites pour le financement des soins de santé pour les personnes ayant des demandes d’asile rejetées. Mactavish a dit que les compressions budgétaires qui ont été faites il y a deux ans sont un « traitement cruel et inusité », en plus de les rendre inconstitutionnelles. Elle a déclaré que les coupures étaient choquantes et un outrage à « nos normes de décence. »
Les coupes devaient permettre d’économiser 80 millions de dollars en quatre ans et impliquaient le refus des soins médicaux pour les demandeurs d’asile rejetés, à moins qu’ils aient des maladies contagieuses.
Le gouvernement a fait fi de ce manque de compassion et a déclaré que les demandeurs pourraient aller à l’urgence, souscrire une assurance privée ou dépendre de la charité.
Cependant, l’urgence ne propose aucune solution. Le patient, sans une carte de soins de santé, doit payer la facture d’une certaine manière et la plupart des demandeurs ne sont pas dans une situation financière leur donnant la possibilité de souscrire une assurance privée.
Ils peuvent à peine trouver du travail dans les limbes de l’immigration où ils vivent et même s’ils le faisaient, ce serait dans certains emplois très peu rémunérés, comme le laveur de vaisselle de l’Afghanistan qui gagnait $ 10 000 par an et à qui on avait refusé l’insuline pour son diabète.
On peut comprendre la préoccupation du gouvernement au sujet des demandeurs d’asile déboutés qui abusent du système. Le ministre de l’Immigration Chris Alexander a déclaré que les demandeurs rejetés de « pays sûrs, comme les Etats-Unis ou l’Europe, ne devraient pas avoir droit à de meilleurs soins de santé que les Canadiens. »
Toutefois, les demandeurs ne recevaient pas de meilleurs soins de santé. Ils obtenaient le même soin que celui que les Canadiens reçoivent; personne ne les poussait à la tête d’une file d’attente tandis que les citoyens canadiens attendaient dans l’angoisse.
Même s’il est vrai que les demandes d’asile en provenance de pays sûrs ne devraient pas vider notre système de soins de santé, la solution réside dans une résolution rapide de leurs cas, au lieu de les refuser des soins de santé qui pourraient potentiellement leur sauver la vie pendant qu’ils sont ici.
Il est nécessaire de réformer le système pour évaluer les demandes et s’assurer qu’elles sont accélérées, mais si quelqu’un nécessite une attention médicale en attendant que sa demande soit réglée, les principes les plus fondamentaux de l’humanité requiert qu’il reçoivent des soins médicaux.
Source: Calgary Herald