Les interruptions de l’activité économique provoquées par l’arrivée de la COVID-19 au Canada ont plus nui aux perspectives d’emploi des immigrants comparativement à celles des travailleurs nés au Canada et un plus grand nombre d’entre eux ont dû percevoir une aide du gouvernement fédéral pendant la pandémie, révèle un rapport du Statistique Canada.
« Au début de la pandémie, les immigrants récents, en particulier les femmes, étaient plus susceptibles que leurs homologues nés au Canada d’être en transition entre périodes d’emploi. » rapporte l’agence des services statistiques et démographiques.
« Une plus grande proportion d’immigrants occupent un emploi faiblement rémunéré et de courte durée, dans des secteurs comme les services de restauration et d’hébergement, lesquels ont tous été durement touchés par les mesures de confinement liées à la pandémie. Par conséquent, les immigrants étaient plus susceptibles de demander la Prestation canadienne d’urgence (PCU) en 2020. »
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Le programme PCU fournissait un soutien financier aux employés et aux travailleurs autonomes canadiens qui étaient directement touchés par la COVID-19, en leur versant 2 000 $ toutes les quatre semaines.
La pandémie a également fait baisser les salaires d’entrée médians de nombreux immigrants au Canada.
« La pandémie a déclenché une contraction du marché du travail qui a entraîné des répercussions négatives pour de nombreux Canadiens, mais les nouveaux immigrants admis au cours de 2019 étaient particulièrement vulnérables. » révèle Statistique Canada.
Les immigrants arrivés au Canada en 2019, la dernière année complète avant la pandémie, ont déclaré un salaire d’entrée médian de 30 000 $. Ce qui était inférieur de 6,5 % au salaire d’entrée médian de la cohorte d’admission de 2018.
« Cette baisse a été observée dans l’ensemble des provinces et territoires, à l’exception du Manitoba et de l’Île-du-Prince-Édouard, » note Statistique Canada.
« L’ensemble de la population canadienne a affiché une légère augmentation de 0,8 % de son salaire médian, passant de 39 440 $ en 2019 à 39 760 $ en 2020. Cette différence dans les tendances entre la population totale et les nouveaux immigrants a creusé l’écart salarial entre ces deux groupes. »
Les femmes immigrantes sont les plus durement touchées par les pertes d’emplois dues à la pandémie
Les femmes immigrées ont été les plus durement touchées. Leur salaire d’entrée médian a diminué de 11,1 % à 23 200 $ au cours de la première année de la pandémie, une période pendant laquelle les restaurants et les commerces de détail ont été contraints de fermer leurs portes, puis de réduire leur capacité en raison des restrictions imposées par le COVID-19 en matière de santé publique.
« Les immigrants masculins ont vu leur salaire d’entrée médian diminuer de 5,2 %, pour passer de 38 100 $ à 36 100 $, tandis que le salaire médian des femmes canadiennes n’a pratiquement pas changé, passant de 33 840 $ à 33 830 $ au cours de la même période », rapporte Statistique Canada.
Au Canada, les immigrants économiques sont classés par le système de classement global (SCG) en fonction de nombreux facteurs, dont leur niveau de scolarité et leur expérience professionnelle. Pendant la pandémie, ce groupe d’immigrants s’en est le mieux sorti et a connu la plus faible baisse de revenus, soit seulement 3 % en tant que groupe.
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« Parmi l’ensemble des immigrants admis en 2019, ce sont les demandeurs principaux de la catégorie économique qui ont affiché le salaire d’entrée médian le plus élevé en 2020 soit 42 600 $ et le plus faible taux de diminution du salaire d’entrée médian de 2019 à 2020, » rapporte Statistique Canada.
« Les conjoints et les personnes à charge de la catégorie économique sont venus au deuxième rang pour ce qui est du salaire d’entrée médian en 2020, 25 200 $, suivis des immigrants parrainés par la famille soit 21 400 $. Le salaire d’entrée a diminué le plus chez les immigrants parrainés par la famille, qui ont connu une baisse de -13,4 %, suivis des réfugiés dont le salaire d’entrée médian a diminué de -11,9 %. »
De solides compétences linguistiques ont également aidé les immigrants à surmonter la pandémie.
« La connaissance des langues officielles dès l’admission facilite l’intégration des nouveaux immigrants au marché du travail canadien », note Statistique Canada.
« De 2019 à 2020, les immigrants qui connaissaient à la fois l’anglais et le français étaient le seul groupe à enregistrer une augmentation de leur salaire d’entrée médian soit une hausse de 0,3 % pour passer de 35,600 $ à 35,700 $.
« En revanche, le salaire médian d’entrée des immigrants n’ayant aucune connaissance des langues officielles a affiché une baisse marquée de 18,6 % pour passer de 15,600 $ en 2019 à 12,700$ en 2020). Quant aux immigrants qui ne connaissaient que l’anglais ou le français, leur salaire d’entrée médian a fléchi de 6,5%. »