Alors que la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) était appelée à présenter ses observations sur l’immigration en commission parlementaire, celle-ci a souligné son intérêt à voir davantage de travailleurs non qualifiés immigrer au Québec.
Martine Hébert, vice-présidente de la FCEI, a décrit comme étant une « contradiction » la situation qui prévaut depuis les 10 dernières années en immigration au Québec. La problématique selon elle, est que la province accueille surtout des personnes diplômées de l’université, des professionnels ou encore des cadres, alors que le marché du travail est plutôt à la recherche d’une main-d’œuvre peu qualifiée et possédant une formation technique.
Les membres de la Fédération, des petites et moyennes entreprises, sont préoccupés par ce manque de main-d’œuvre car, pour la majorité, cela freine leur croissance. Une des options à privilégier selon eux, serait de faciliter l’accès à la résidence permanente aux travailleurs étrangers temporaires. En effet, à l’aide d’un permis de travail, les travailleurs peu qualifiés peuvent venir dans la province, toutefois il est rare que ces derniers gagnent accès à la résidence permanente, celle-ci étant plus souvent qu’autrement réservée aux travailleurs qualifiés.
Dans le cadre de la consultation publique sur la planification de l’immigration au Québec pour la période 2017-2019, on observe une convergence des opinions dans le milieu de l’entreprise privée, celui-ci veut être impliqué davantage dans la sélection des nouveaux arrivants. D’ailleurs, l’annonce récente d’un nouveau système de déclaration d’intérêt du candidat à l’immigration par le gouvernement confirme le rapprochement avec les besoins du marché du travail.
Bref, l’élitisme par défaut en immigration semble de plus en plus caduc. Les différents intervenants veulent désormais favoriser un système modulé directement par les besoins du marché du travail, ce qui bénéficierait, par le fait même, aux immigrants et à notre économie.