Dans sa chronique pour le Toronto Star, le chroniqueur Rick Salutin affirme que les politiques comme le programme des travailleurs étrangers temporaires ne sont pas seulement une source de questionnements pour le Canada. Salutin écrit que du fait des effets étendus de la mondialisation et du libre marché, les travailleurs temporaires sont présentement un phénomène mondial, alors qu’ils errent d’un pays à un autre, à la recherche d’emplois et de meilleures conditions de vie que celles disponibles dans leur pays natal.
Salutin mentionne que les travailleurs étrangers temporaires étaient simplement des immigrants auparavant. Ils remplissaient les fonctions dont personne ne voulait. Ils ont acheté des maisons au Canada. Leurs emplois ne définissaient pas leurs vies. Ils ont cru qu’eux et leurs enfants deviendraient des Canadiens. Ils ont donc continué leur travail, avec encore plus d’ardeur.
Les récents incidents et abus en lien avec le Programme des travailleurs étrangers temporaires ont eu comme résultat des critiques de plusieurs personnes critiquant le programme et disant qu’il ne mène qu’à « une importation de la pauvreté ». Cependant, Salutin mentionne que les critiques ont facilement oublié que le Canada permettait à ces travailleurs étrangers d’entrer au pays et leur donnait l’opportunité d’y changer.
De plus, il réfute l’argument selon lequel la politique d’immigration canadienne sélectionne des candidats qualifiés et éduqués au lieu de faire entrer des « fossoyeurs » et des « ménagères d’hôtel ». Il écrit que bien que le Canada ait permis à des gens comme des « fossoyeurs et des ménagères d’hôtel » d’entrer au pays, cela a aussi permis à ces travailleurs d’envoyer leurs enfants dans des écoles décentes. Ce qui en résulte, c’est que les enfants des ces travailleurs étrangers ont trouvé des emplois comme artistes, banquiers, professeurs, joueurs de hockey, etc.
Donc, en faisant entrer des travailleurs étrangers, qui n’ont aucune position au pays, n’ont pas de sécurité et veulent travailler pour des salaires plus bas, le Canada récolte des travailleurs étrangers qui ne seront jamais capables de devenir citoyens canadiens, mais contribuent au succès du pays.
La montée de la mondialisation et le libre marché ont eu comme résultat des compagnies entreprenant des opérations partout sur le globe, dans une tentative d’embaucher des travailleurs avec un salaire plus bas, cherchant à augmenter les profits. Avec le temps, il est devenu plus facile de faire bouger des équipes entières de travailleurs, qui n’avaient pas de citoyenneté et très peu de droits. Cela a contribué à faire du problème des travailleurs étrangers temporaires un phénomène global, avec des bassins de travailleurs « flottant » autour du monde. Lorsque ces travailleurs quittent le Canada, ils ne retournent pas à leurs terres natales. Ils déménagent plutôt vers un autre pays.
Donc, écrit Salutin, les politiques comme le programme des travailleurs étrangers temporaires ont leurs racines dans des conflits de pouvoir historiques sur des forces telles que le capital et la main-d’œuvre, souvent parmi des gens qui ne savent même pas quels sont leurs intérêts dans la lutte. Ces politiques ne sont plus des problèmes confinés à un pays spécifique ou un moment quelconque.
Source : The Toronto Star