L’immigration économique au Canada doit être augmentée pour représenter près des deux tiers de toute l’immigration totale au pays afin d’aider les entreprises confrontées à de graves pénuries de main-d’œuvre à trouver les travailleurs dont elles ont tant besoin, déclare un important groupe de défense des intérêts des entreprises.
Le ministre de l’Immigration, Sean Fraser, a présenté mardi les plans d’Ottawa en matière d’immigration pour les trois prochaines années.
Dans son Plan des niveaux d’immigration 2023-2025, le gouvernement fédéral cible une immigration record au Canada chaque année jusqu’en 2025.
L’objectif pour l’année prochaine est de 465 000 nouveaux résidents permanents. Le pays accueillerait 485 000 nouveaux résidents permanents en 2024 et 500 000 en 2025.
Cela représente un total de 1,45 million d’immigrants au Canada au cours des trois prochaines années.
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Le Conseil canadien des affaires pense que l’immigration record est formidable. Mais le groupe de défense des intérêts des entreprises souhaite également qu’Ottawa fasse de l’immigration économique une plus grande part du gâteau de l’immigration.
« Malheureusement, les résidents permanents de la classe économique ne représentent que 58,5% des admissions totales dans le plan annoncé aujourd’hui », a déclaré Goldy Hyder, président et chef de la direction du Conseil canadien des affaires, dans un communiqué.
« C’est bien moins que le nombre nécessaire pour soutenir le niveau de vie élevé des Canadiens. »
Les données d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) pour les huit premiers mois de cette année révèlent que le pays a accueilli 186 195 nouveaux résidents permanents dans le cadre des programmes d’immigration économique au cours de cette période.
L’immigration économique est en passe de représenter 60,2 % de l’ensemble l’immigration au Canada cette année
Ceux qui sont venus au Canada dans le cadre de ces programmes d’immigration économique au cours des huit premiers mois de cette année représentaient 60,2 % du total des 309 240 nouveaux résidents permanents au pays au cours de cette période.
Sur la base de cette tendance, le Canada est déjà sur la bonne voie pour accueillir 279 292 nouveaux résidents permanents dans le cadre des programmes économiques cette année, soit environ 2,6 % ou 7 267 nouveaux résidents permanents de plus dans le cadre de ces programmes que ce qu’Ottawa vise pour l’année prochaine dans le cadre du nouveau plan des niveaux d’immigration.
En adoptant l’objectif du Conseil canadien des affaires de 65% d’immigration économique, le pays verrait 302 250 nouveaux résidents permanents dans le cadre des programmes d’immigration économique sur un total de 465 000 l’année prochaine.
Cela représenterait 30 225 immigrants de plus dans le cadre des programmes économiques l’année prochaine, 31 525 de plus en 2024 et 32 500 de plus en 2025 par rapport à ce qui est actuellement autorisé dans le cadre du dernier plan des niveaux d’immigration.
L’objectif le plus élevé du Conseil canadien des affaires en matière d’immigration économique pourrait signifier que 94 250 travailleurs de plus s’installeront au Canada au cours des trois prochaines années, par rapport aux 848 250 actuellement prévus dans le cadre du dernier plan relatif aux niveaux d’immigration.
Huit entreprises sur 10 ont des difficultés à trouver du personnel, révèle une enquête
Un sondage mené plus tôt cette année auprès des membres du Conseil canadien des affaires a révélé que 80 % d’entre eux ont de la difficulté à trouver des travailleurs qualifiés et que 67 % de ces entreprises ont annulé ou retardé des projets majeurs en raison de la pénurie de main-d’œuvre.
L’association d’entreprises soutient que l’immigration économique est essentielle à la croissance de l’économie canadienne.
« Chaque emploi non pourvu représente une personne de moins qui contribue à la croissance économique du Canada et une personne de moins qui paie des impôts pour soutenir l’infrastructure sociale du Canada », a déclaré Hyder.
Les employeurs canadiens peuvent recruter et embaucher des ressortissants étrangers les par le biais du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) et du Programme de mobilité internationale (PMI).
Le volet des talents mondiaux, qui fait partie du programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET), peut, dans des conditions normales de traitement, aboutir à l’octroi de permis de travail canadiens et au traitement des demandes de visa dans un délai de deux semaines.
Les employeurs peuvent également faire venir des ressortissants étrangers pour combler les postes disponibles via le système Entrée express, qui reçoit les demandes d’immigration en ligne.
Il alimente le Programme des travailleurs qualifiés (fédéral) (TQF), le Programme des travailleurs de métiers spécialisés (fédéral) (TMSF) et le Programme de la catégorie de l’expérience canadienne (CEC), qui puisent tous dans le bassin de candidats du système Entrée express. Ceux qui ont les scores requis du système de classement global (CSG) reçoivent ensuite des invitations à présenter une demande (IPD) lors de tirages réguliers.