Selon l’une des plus grandes banques du Canada, la hausse de l’emploi à temps partiel n’est rien de plus qu’un repli après que les entreprises aient recruté plus de travailleurs à temps plein que nécessaire, lors de la sortie de la récession. Les économistes Randall Bartlett et Derek Burleton écrivent dans une note de recherche qu’il n’y a pas de raison d’être préoccupé par la tendance récente.
Selon les dernières données officielles de Statistique Canada, l’économie a produit plus de 60 000 nouveaux emplois à temps partiel en juillet, alors même que l’emploi à temps plein a diminué. Depuis le début de l’année, plus de 60% des 95 000 emplois créés ont été à temps partiel, par opposition au temps plein.
Certains analystes commencent à s’inquiéter des effets à long terme de cette tendance, puisque le travail à temps partiel est généralement associée à des salaires plus bas, des avantages moins généreux et une force de travail beaucoup plus temporaire.
Généralement, en période de récession, les employeurs privilégient les travailleurs à temps partiel plus que les postes à temps plein, car les entreprises aiment à garder leur force de travail plus maigre pour faire face à l’incertitude imminente. Lorsque les récessions se terminent, les entreprises ont tendance à embaucher un grand nombre de travailleurs à temps plein dans leur développement et se sentent optimistes quant à leurs perspectives de croissance de l’économie.
Il peut y avoir un nombre disproportionné d’emplois à temps partiel créés pour le moment, mais dans l’ensemble de l’économie, le travail à temps plein représente encore 80% de tous les emplois. Il y a aussi de nombreuses raisons démographiques pour le léger décalage vers le travail à temps partiel et là encore, il n’y a rien à craindre, selon les économistes de la Banque TD.
Les données officielles suggèrent qu’environ 70% des travailleurs à temps partiel sont des femmes. Beaucoup de femmes canadiennes sont maintenant dans la force de travail, plus que jamais et que cette tendance se poursuit : « la part à temps partiel dans l’emploi total pourrait continuer à augmenter à cause de cela. »
La population vieillissante du Canada joue également un rôle. Environ 8% des travailleurs à temps partiel au Canada aujourd’hui sont âgés au moins de 65 ans. Ce ratio a doublé au cours des 10 dernières années, alors que la part de la population dans son ensemble pour les personnes âgées est seulement passée de 16% à 18%.
C’est une tendance bien confirmée que les Canadiens travaillent plus tard dans la vie que ce qu’ils faisaient auparavant. Mais dans l’ensemble, la plupart d’entre eux choisissent le travail à temps partiel quand ils le font, ce qui vient élever le rapport global.
Selon les économistes, « par dérogation à certaines des tendances structurelles en jeu, qui pourraient conduire à une augmentation progressive de la part à temps partiel sur une mesure de temps plus longue, nous nous attendons à voir des gains d’emploi plus forts et une répartition plus équitable entre le temps plein et les postes à temps partiel dans les prochains mois ».
Source: CBC News