Alors que les partis politiques fédéraux commencent la campagne pour la prochaine élection fédérale, les propriétaires des petites entreprises sont en attente de voir les plates-formes plus détaillées pour dénicher les politiques les plus favorables. Il y a beaucoup en jeu pour les petites entreprises dans une économie canadienne chancelante.
« Les petites entreprises ont été assez visibles sur le radar politique au cours des deux dernières années, mais je pense que tous les partis politiques ont été encore plus attentifs aux petites entreprises et moyennes ces derniers temps », explique Dan Kelly, président et chef de la direction de la Fédération Canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).
Étant donné, qu’il y a 2,5 millions d’entrepreneurs canadiens qui sont travailleurs indépendants ou exploitant des entreprises petites ou moyennes, les politiciens reconnaissent l’importance de ce groupe démographique.
Un gros problème que la FCEI surveille de près est l’expansion du Régime de pensions du Canada (RPC). Imposer de nouveaux coûts obligatoires nuirait à l’économie, puisque les petites entreprises auraient à augmenter les impôts sur les salaires, ce qui affecte la création d’emplois, dit M. Kelly.
Un gros problème pour les petites entreprises est l’état de l’économie canadienne.
« L’économie est très fragile en ce moment, et il y a beaucoup d’inquiétude de la part des propriétaires d’entreprises avec la direction où les choses se dirigent», dit M. Kelly. « Donc, propriétaires de petites entreprises seront encore plus attentifs à tous les points économiques dans cette élection … regarder les plans des partis pour tenter de remettre l’économie sur une base plus saine que ce qui est le cas aujourd’hui. »
Le chef fédéral du NPD, Thomas Mulcair, a promis d’augmenter le salaire minimum fédéral, réduire les impôts des petites entreprises, et d’introduire un crédit d’impôt pour l’innovation et un crédit d’amortissement accéléré, des politiques, selon lui, qui pourraient aider les fabricants à moderniser leurs usines. Il a aussi promis de dépenser 1,5 milliard de dollars supplémentaires en impôts de gaz sur des projets d’infrastructure, d’introduire un programme national de garderies, et de livrer des budgets équilibrés.
Le budget pré-électoral du gouvernement Harper a également offert des incitations d’investissement pour le secteur manufacturier durement touché. Les libéraux, quant à eux, ont mis l’accent sur l’amélioration des conditions économiques pour les Canadiens de la classe moyenne, mais sans réduire l’imposition des petites entreprises, ils n’avaient pas révélé leur plate-forme de la petite entreprise jusqu’ici.
Certaines personnes sont plus sceptiques des intentions du parti. Walid Hejazi, professeur agréé à l’École de gestion Rotman, doute que les partis vont livrer toutes leurs promesses de campagne. Un des plus grands critiques que M. Hejazi a entendu des propriétaires d’entreprises est qu’il y a une concentration intense sur les problèmes du secteur de l’énergie, mais trop peu de soutien pour le développement de la fabrication et d’autres industries.
Les fabricants, poursuit-il, sont particulièrement pénalisés par l’incertitude du dollar canadien. Lorsque le pétrole s’est vendu pour 100 dollars le baril, cela a fait monter le dollar canadien et, par conséquent, de nombreux exportateurs, surtout les plus petits, n’ont pas été en mesure de rester compétitifs. Maintenant que le dollar a chuté, l’idée est que les exportations devraient augmenter, mais de nombreuses entreprises ont réduit leur capacité de production au cours de cette période.
Il ajoute que davantage doit être fait par le gouvernement fédéral pour soutenir l’innovation: « L’idée est que, si vous êtes à la production de produits qui sont de haute qualité ou différenciée, même lorsque le dollar canadien monte, les gens vont toujours acheter votre produit ».