Le Canada limitera le nombre de demandes de parrainage privé de réfugiés qu’il reçoit pour les Syriens et les Irakiens à 1 000 en 2017, alors que le gouvernement fédéral cherchera à éliminer l’arriéré déjà dans le système.
La limite s’appliquera aux Groupes de cinq et aux Répondants communautaires, selon une nouvelle politique publique d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC).
Le changement est en réponse aux plaintes des répondants du secteur privé qui ont des applications déjà dans le système et des familles prêtes à déménager, mais qui sont en attente depuis des mois et des années pour le traitement de leur documentation.
Une fois les arriérés effacés, le délai de traitement cible sera de 12 mois.
Puisque le changement signifie une baisse de nouvelles demandes pour l’année 2017, IRCC espère que le traitement des demandes se fera plus rapidement.
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Réfugiés syriens arrivés au Canada depuis le 10 décembre 2015
Programme des réfugiés parrainés par le gouvernement | 21,134 |
Programme mixte des réfugiés désignés par un bureau des visas | 3,877 |
Réfugiés parrainés par le secteur privé | 13,702 |
TOTAL | 38,713 |
Source: Gouvernement du Canada
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Des milliers de familles de réfugiés syriens vivent dans l’incertitude, bien qu’elles soient jumelées avec des répondants privés canadiens prêts à les accueillir.
En septembre, deux membres d’un groupe de parrainage privé ont demandé au gouvernement de consacrer des ressources pour permettre à ces familles de se retrouver au Canada en temps utile.
Ian Urquhart et Ross McGregor déclarent pouvoir fournir des exemples de familles qui ont été informées en février qu’ils déménageront dans quelques semaines, mais qui languissent encore dans les camps ou n’importe où ils peuvent trouver un abri.
« Sur la base de cette promesse, ils ont vendu beaucoup de leurs biens, ont payés pour sortir de leurs baux de logement, et se sont reloger dans des locaux plus petits et plus chers auxquels ils pourraient renoncer en donnant un court préavis », ont écrit Urquhart et McGregor.
« Depuis lors, leur processus d’attestation de sécurité traîne, sans explication. »
Le processus d’accueil de milliers de réfugiés syriens au Canada a atteint un moment crucial en décembre 2016, alors que l’année de soutien à la réinstallation fournie à la fois par le gouvernement fédéral et des répondants privés commençait à prendre fin.
À l’occasion de l’anniversaire de l’arrivée des premiers Syriens au Canada en décembre 2016, les nouveaux arrivants sans emploi ont commencé à réclamer de l’aide financière par l’intermédiaire des régimes provinciaux d’avantages sociaux plutôt que par l’intermédiaire des fonds réservés aux réfugiés.
Près de 39 000 Syriens sont entrés au Canada depuis le 10 décembre 2015, alors que l’image du Premier ministre Justin Trudeau accueillant des réfugiés à l’aéroport Pearson de Toronto était diffusée à travers le monde.
Une fois que la réalité frappe, certaines difficultés ressurgissent telles que l’intégration dans une nouvelle vie et, plus particulièrement, l’entrée sur le marché du travail.
« Ceux d’entre nous qui étaient à l’aéroport ce jour-là, aux côtés du premier ministre Trudeau, n’oublieront jamais l’expérience émouvante d’accueillir les nouveaux arrivants syriens avec les bras ouverts et des manteaux d’hiver », a déclaré le ministre de l’Immigration John McCallum.
« Des millions de Canadiens ont été tout aussi émus lorsqu’ils ont suivi la couverture médiatique de l’événement. Au cours de la dernière année, les Canadiens ont accueilli avec enthousiasme l’arrivée de réfugiés syriens réinstallés dans différentes collectivités d’un bout à l’autre du pays. »
« Des Canadiens de tous les milieux se sont joints à ce qui était réellement un projet national de réinstallation des réfugiés syriens. Tous les efforts, les petits comme les grands, de la part de bénévoles, de fournisseurs de services, de commanditaires, d’entreprises canadiennes et de tant d’autres, ont permis de faire une énorme différence. »
En octobre, le gouvernement a admis que le nombre d’enfants syriens réfugiés arrivés l’année dernière était une surprise.
McCallum a déclaré que le grand nombre d’enfants « n’était pas entièrement anticipé », les écoles luttaient particulièrement pour faire face à l’afflux des nouveaux étudiants.
Les enseignants du Nouveau-Brunswick ont été submergés par l’afflux soudain d’étudiants syriens réfugiés au début de l’année 2016, entraînant le chaos dans certaines salles de classe, selon un reportage.
Les écoles n’étaient pas préparées pour les nouveaux étudiants qui n’avaient pas reçu une bonne éducation de façon régulière, ne parlaient pas anglais et venaient de régions du Moyen-Orient ravagées par la guerre.
Le résultat a été un tourbillon de mauvais comportement, d’intimidation et de problèmes entourant les rôles des sexes tandis que les enseignants étaient laissés à eux-mêmes pour faire face à une phase d’adaptation difficile souvent sans l’aide de traducteurs.
Le personnel scolaire a déclaré qu’il n’était pas au courant du nombre d’enfants qui allaient arriver, ainsi une préparation adéquate était impossible et tout ce que les enseignants pouvaient faire était de réagir à la situation au fur et à mesure qu’elle se développait.
Un financement supplémentaire pour embaucher plus de personnel a finalement atténué le problème.