La Fédération du travail de l’Alberta demande l’abolition du travail temporaire au Canada – le Programme des travailleurs étrangers est suffisant pour protéger les droits des travailleurs canadiens. Le Président Gil McGowan dit que les travailleurs étrangers temporaires ont été utilisés comme des pions par les entreprises canadiennes et payés en-dessous du salaire médian.
En juin, le ministre fédéral de l’emploi, Jason Kenney, a annoncé des changements visant à limiter le nombre de travailleurs étrangers que les grandes et les moyennes entreprises peuvent embaucher. Il a également renforcé les sanctions pour les entreprises qui ne respectent pas les nouvelles règles et a promis des inspections pour mettre à jour les abus.
« Le programme des travailleurs étrangers temporaires est un carnage et devrait être supprimé. Ce n’est pas un programme qui peut être refait ou réformé. », a déclaré M. McGowan. « Tant que ce programme existe, qu’il soit embelli sur les bords ou pas, les employeurs vont trouver les moyens de recourir à des travailleurs étrangers temporaires comme des pions pour faire baisser les salaires et les conditions de travail. »
M. McGowan a publié des documents qui, selon lui, montrent que les entreprises de l’Alberta ont reçu le feu vert pour sous-payer des milliers de travailleurs étrangers temporaires en 2013. Il note qu’il est acceptable de payer les travailleurs temporaires hautement qualifiés jusqu’à 15 % de moins que la moyenne si l’employeur peut démontrer qu’il paie ses autres travailleurs au même taux. Le manuel indique que, dans des emplois moins qualifiés, le salaire peut aller jusqu’à 5% de moins.
Emploi et Développement social Canada affirme qu’il est important de noter que M. McGowan parle d’une période de temps avant les réformes du gouvernement en juin. Le porte-parole Jordon Sinclair souligne également que la disposition sur la flexibilité des salaires a été éliminée il y a plus d’un an.
M. McGowan dit que même si les garanties visant à permettre au gouvernement de sévir contre les entreprises qui abusent du système sont en place depuis 2013, elles ne fonctionnent pas. M. Kenney a été sous le feu des groupes d’affaires et des politiciens occidentaux qui se sont plaints que la répression a fait trop mal aux provinces, provoquant une pénurie de travailleurs qualifiés. M. McGowan est préoccupé du fait que M. Kenney puisse céder sous la pression du public et rétablir le programme à ce qu’il était dans le passé.
M. Kenney a clairement fait savoir qu’il ne fera aucun compromis sur l’objectif central de la révision controversée du programme de travail au Canada : pour s’assurer que les employeurs ne l’utilisent pas comme une source de main-d’œuvre à moindre coût, alors qu’ils pourraient embaucher des Canadiens sans emploi.
Source: The Globe and Mail