L’immigration est en passe de dépasser tous les objectifs fixés dans le Plan des niveaux d’immigration 2023-2025 d’Ottawa d’ici la fin de l’année, avec 232,120 nouveaux résidents permanents au Canada au cours des six premiers mois de cette année seulement, selon les dernières données d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC).
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Sur la base du niveau d’immigration actuel – s’il se maintient jusqu’à la fin de l’année 2023 – le pays pourrait accueillir 526 360 nouveaux résidents permanents d’ici la fin de l’année, soit une augmentation de 20,3 % par rapport aux 437,610 de l’année dernière.
L’immigration projetée pour cette année serait supérieure de 5,3 % à l’objectif fixé par Ottawa pour 2025
Un niveau d’immigration de 526,360 nouveaux résidents permanents cette année représenterait 5,7 % de plus que l’objectif de 465,000 fixé dans le cadre du plan actuel des niveaux d’immigration – et près de 5,3 % de plus que l’objectif beaucoup plus élevé de 500,000 fixé pour 2025.
Le niveau d’immigration record actuel peut laisser penser que le nouveau ministre de l’immigration, Marc Miller, pourrait – comme il l’a déjà laissé entendre à Bloomberg News – augmenter encore les objectifs d’immigration du Canada.
« Je ne vois pas de monde dans lequel nous pourrions l’abaisser, le besoin est trop grand », Miller aurait déclaré à l’agence de presse.
« La question de savoir si nous les révisons à la hausse ou non est quelque chose que je dois examiner. Mais certainement, je ne pense pas que nous soyons dans une position où nous voudrions les abaisser, loin s’en faut ».
Le chef de l’opposition Pierre Poilievre a en partie imputé la crise du logement au Canada à l’immigration et a suggéré qu’un gouvernement du Parti conservateur du Canada, si son parti remporte les prochaines élections fédérales, réduirait l’immigration au Canada.
Le chef du parti conservateur estime que les objectifs en matière d’immigration devraient être fixés en fonction du nombre de postes vacants que les employeurs du secteur privé doivent pourvoir, du nombre d’organisations caritatives qui souhaitent parrainer des réfugiés et des familles qui veulent réunir rapidement leurs proches.
Plus à droite sur l’échiquier politique, le chef du Parti populaire du Canada, Maxime Bernier, dont le parti n’a pas remporté un seul siège lors des dernières élections, a déclaré qu’il souhaitait que l’immigration soit réduite à moins d’un tiers du niveau actuel.
« Un gouvernement du Parti populaire réduira considérablement le nombre total d’immigrants et de réfugiés que le Canada accepte chaque année, pour le faire passer de 500,000 selon le plan du gouvernement libéral pour 2025, à entre 100,000 et 150,000, selon les circonstances économiques et autres », indique le site web du parti.
L’Ontario demeure la destination la plus populaire des immigrants au Canada
En juin, l’immigration au Canada a diminué de 8,2%, pour atteindre 42,205 nouveaux résidents permanents, contre 45,975 le mois précédent. Mais cette baisse faisait suite à un mois très fort. Les arrivées en mai ont ainsi augmenté considérablement, de 55,1%, par rapport aux 29,550 nouveaux résidents permanents d’avril.
La destination de loin la plus populaire pour les nouveaux arrivants au Canada au cours du premier semestre est l’Ontario, qui a attiré 101,455 nouveaux résidents permanents, soit environ 38,5 % du total pour le Canada.
Les Programmes économiques, y compris le Programme ontarien des candidats à l’immigration (POCI), le Programme pilote sur l’agroalimentaire (PPA), la Catégorie de l’expérience canadienne (CEC) , les programmes des aides familiaux, le Programme pilote d’immigration dans les communautés rurales et du Nord (PPICRN), le Programme des travailleurs de métiers spécialisés (fédéral) et le Programme des travailleurs qualifiés (fédéral) (TQF), le programme Visa pour démarrage d’entreprise (VDE) et le Programme d’immigration des travailleurs autonomes (TA) et la Voie d’accès de la résidence temporaire à la résidence permanente ont représenté 58,995 nouveaux résidents permanents en Ontario au cours des six premiers mois de cette année, soit près de 51 % de l’ensemble des nouveaux résidents permanents arrivés en Ontario au cours des six premiers mois de cette année.
En plus 31,910 nouveaux résidents permanents sont arrivés en Ontario dans le cadre du parrainage d’un membre de la famille et 19 600 dans le cadre des programmes canadiens des réfugiés et personnes protégées au cours de la première moitié de l’année.
Les autres provinces et territoires ont attiré chacun le nombre suivant de nouveaux résidents permanents au cours de cette période :
- Terre-Neuve et Labrador – 3 150
- Île-du-Prince-Édouard – 1 970
- Nouvelle-Écosse – 6 400
- Nouveau-Brunswick – 5 345
- Québec – 27 670
- Manitoba – 14 735
- Saskatchewan – 14 000
- Alberta – 31 680
- Colombie-Britannique – 41 770
- Yukon – 530
- Territoires du Nord-Ouest – 195
- Nunavut – 30
- La province de Terre-Neuve-et-Labrador, dans le Canada atlantique, est de loin celle qui a enregistré le taux de croissance de l’immigration le plus élevé au cours des six premiers mois de cette année par rapport à la même période en 2022.
L’immigration à Terre-Neuve-et-Labrador a augmenté de 80,3 % depuis le début de l’année
Au cours du premier semestre de cette année, le Rocher « the Rock », comme on appelle affectueusement la province, a connu un boom de l’immigration de 80,3 % par rapport aux six mêmes mois de l’année dernière, avec 3,150 nouveaux résidents permanents pour cette période.
Le Programme d’immigration au Canada atlantique (PICA) a largement contribué à l’augmentation de l’immigration dans la province, le nombre de nouveaux résidents permanents admis dans le cadre du PICA ayant augmenté de 63,1 % au cours des six premiers mois de l’année.
Mais la plus grande différence sur le Rocher a été son Programme des candidats des provinces (PCP), qui a connu une croissance de 435,7 % du nombre de nouveaux résidents permanents au cours des six premiers mois de cette année, soit 1,875 nouveaux arrivants dans la province.
