Le 5 février 2019 – Un groupe dirigé par le Canada affirme que le système mondial des réfugiés risque de s’effondrer à moins que des changements fondamentaux ne soient apportés à la manière dont le monde réagit aux crises humanitaires.
Le Conseil mondial pour les réfugiés, dirigé par l’ancien ministre des Affaires étrangères du Canada, Lloyd Axworthy, a appelé à la création d’un réseau d’action mondial dirigé par des pays partageant les mêmes idées afin de remplacer l’actuelle approche liée aux Nations unies.
Dans 55 recommandations audacieuses formulées par la CMR dans un nouveau rapport, le groupe demande qu’il soit mis fin aux réponses ad hoc de chaque pays en faveur d’une approche plus flexible des situations individuelles.
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L’appel à l’action, publié le 24 janvier au siège des Nations Unies à New York, proposait des actions telles que la confiscation des avoirs étrangers de dirigeants corrompus pour financer l’aide aux réfugiés et la création d’un système d’alerte rapide pour aider à prévoir les situations qui pourraient contraindre des personnes à devenir des réfugiés.
Commençant avec un petit groupe de cinq ou six pays, le réseau d’action mondial impliquerait des partenariats entre nations, organisations non gouvernementales, d’autres organismes internationaux et les Nations Unies.
Le rapport présente des statistiques surprenantes, notamment que 68,5 millions de personnes ont été déplacées de force en juin 2018, contre 51,2 millions en 2013. Ces chiffres incluent à la fois les personnes déplacées dans leur pays et celles qui ont quitté leur pays d’origine.
« Le Conseil reconnaît qu’il s’agit d’un programme de changement ambitieux, compte tenu en particulier du climat négatif qui règne actuellement pour les réfugiés, et que des priorités devront être définies », indique le rapport.
« Néanmoins, le Conseil est convaincu que sans changement audacieux, le système s’effondrera finalement. »
Le rapport poursuit : « Cela vaut la peine de déployer des ressources substantielles en temps, en énergie et en fonds pour renforcer le système mondial actuel des réfugiés afin de répondre aux besoins des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur, aujourd’hui comme demain. »
Le rapport de la CRM fait suite à l’adoption par le Canada en décembre du Pacte mondial pour la migration des réfugiés de l’ONU, après deux ans de négociations pour s’accorder sur le libellé. Le pacte vise à améliorer la coopération et le partage des responsabilités dans le cadre existant dirigé par l’ONU.
Le ministre canadien de l’Immigration, Ahmed Hussen, a déclaré que le Pacte mondial contribuerait à créer un « cadre utile » pour la migration, en renforçant la coopération et la communication.
Il a également souligné qu’il n’était pas juridiquement contraignant et qu’un grand nombre des objectifs énoncés dans le pacte étaient déjà en cours au Canada. Le Canada participe activement à l’élaboration du pacte.
Le Centre pour l’innovation dans la gouvernance internationale, basé en Ontario, a lancé le Conseil mondial des réfugiés en 2017 en tant qu’organe de personnalités politiques mondiales chargé de former un plan d’action pour faire face à la crise mondiale croissante des réfugiés.
Le Global Action Network a pour objectif de rassembler dans un premier temps ceux qui sont prêts à s’attaquer à la racine du problème, tout en aidant ceux qui sont actuellement sous son emprise.
« Ensemble, les recommandations jettent les bases d’un « nouvel accord » entre les États d’accueil des réfugiés et des donateurs, soutenu par d’autres, qui démontrera les avantages d’une action collective et inspirera la volonté nécessaire pour poursuivre des réponses multilatérales à la protection et aux solutions pour les réfugiés », le rapport indique.
« Les réformes autour du partage des responsabilités, de la gouvernance, des finances et de la responsabilité peuvent être utilisées pour inciter les États hôtes à s’associer au Global Action Network et à faire partie de la coalition.
« Ils peuvent également être utilisés comme des occasions de créer un climat de confiance entre les groupes clés et de créer un environnement de collaboration propice à l’action collective. »
Les autres points d’action clés comprennent:
- Une plus grande responsabilité en insistant sur les conséquences pour ceux qui provoquent les déplacements forcés et pour les États membres qui ne font pas leur part pour réagir quand cela se produit.
- Abordez les énormes écarts de financement et institutionnels entre réfugiés et personnes déplacées.
- Mieux anticiper les déplacements forcés et y faire face, et convoquer les parties appropriées à la recherche de solutions.
- Adopter des lois autorisant le gouvernement à confisquer les avoirs gelés se trouvant sur son territoire et à les réaffecter au profit de la population du pays d’origine, en tenant particulièrement compte des intérêts des personnes déplacées de force.
- Accords commerciaux favorables pour aider les pays accueillant un grand nombre de réfugiés à atténuer les pressions économiques et politiques.
- Considération particulière pour les pays hôtes lors de l’établissement des conditions des prêts et des investissements.
- Adopter et promouvoir des pratiques et des politiques visant à changer le discours négatif sur les réfugiés et les demandeurs d’asile.
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