Le ministre provincial de l’Immigration du Québec, Jean Boulet, a dévoilé lundi un plan visant à favoriser l’établissement des immigrants dans les régions périphériques de la province francophone.
« Il y a des avantages indéniables pour les immigrants en région, notamment des communautés accueillantes et soudées, des emplois, une grande qualité de vie et plus encore », a déclaré M. Boulet en français dans un communiqué.
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« En redoublant d’efforts et en travaillant ensemble vers des objectifs communs avec tous les acteurs des régions, nous pourrons atteindre ces objectifs plus rapidement et plus facilement. En créant les conditions les plus favorables à l’immigration en région, nous renforçons également l’économie du Québec. »
Montréal est le grand pôle d’attraction des immigrants au Québec
L’an dernier, 50 280 nouveaux résidents permanents au Canada se sont installés au Québec, soit presque exactement le double des 25 225 arrivés en 2020 et près de 24 % de plus que les 40 565 nouveaux résidents permanents arrivés dans la province en 2019, la dernière année complète avant la pandémie de Covid-19.
Cependant, malgré la hausse de l’immigration dans la province, la plupart des régions ne profitent guère de ces nouveaux arrivants, car la grande majorité d’entre eux gravitent dans les grandes villes de Montréal et de Québec.
En 2021, Montréal a englouti 80,3 % de tous les nouveaux résidents permanents de la province. La ville de Québec, Sherbrooke, Trois-Rivières et la région de Gatineau, juste en face d’Ottawa, représentaient ensemble 13,7 % de tous les nouveaux résidents permanents du Québec cette année-là.
Cela signifie que ces cinq régions urbaines ont accueilli 47 240 nouveaux résidents permanents dans la province l’an dernier, soit environ 93,9 % de l’immigration au Québec en 2021.
Le reste de la province n’a attiré que 3 040 nouveaux résidents permanents, soit environ six pour cent du total, l’an dernier.
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Avec le plan annoncé lundi, le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) veut promouvoir les avantages de ces régions auprès des immigrants, favoriser le développement de groupes à but non lucratif offrant des services d’établissement aux immigrants dans ces régions et mettre en place un processus pour évaluer l’efficacité de cette stratégie.
Le Québec espère augmenter à la fois le nombre d’immigrants demandant la résidence permanente et l’arrivée de résidents temporaires, en particulier ceux qui viennent dans le cadre du Programme de mobilité internationale (PMI) pour des emplois à l’extérieur du Grand Montréal.
La province veut également augmenter le nombre de places à l’extérieur de Montréal dans le cadre de son programme de parrainage collectif et elle envisage un projet pilote d’immigration régionale comme le projet pilote d’immigration de l’Atlantique, qui a connu un grand succès.
En recueillant des informations sur les immigrants qui quittent le Grand Montréal pour s’installer en région, la province espère mieux comprendre ce qui les a amenés là et ainsi identifier les opportunités de mieux promouvoir la région.
Le Québec considère que l’immigration est essentielle pour remédier aux pénuries de main-d’œuvre
Le Québec prévoit également de renforcer ses programmes de reconnaissance des titres de compétences dans les régions périphériques afin d’aider les immigrants à s’y installer plus rapidement et à décrocher des emplois.
C’est actuellement l’une des provinces les plus durement touchées par la pénurie de main-d’œuvre et de nombreuses entreprises se battent faute de candidats qualifiés pour occuper des emplois qui se font rares.
Cinq mois avant les prochaines élections provinciales au Québec, quatre groupes d’entreprises ont fait pression la semaine dernière sur les partis politiques pour qu’ils augmentent l’immigration jusqu’à 90 %.
L’association des Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ), le Conseil du Patronat du Québec (CPQ), la Fédération des Chambres de Commerce du Québec (FCCQ) et la Fédération Canadienne de l’Entreprise Indépendante (FCEI) veulent plus d’immigration pour remédier à la grave pénurie de main-d’œuvre dans la province.
« Nous savons que les pénuries de main-d’œuvre ne peuvent être réglées en un clin d’œil et qu’il faudra une série de stratégies travaillant en tandem pour réduire l’impact du manque de travailleurs », a déclaré la présidente du MEQ, Véronique Proulx.
« Avec une élection provinciale au Québec (prévue le ou avant le 3 octobre), il est important pour nous d’informer les partis politiques de la nécessité de mettre en place des stratégies solides pour accroître le bassin de travailleurs et maintenir l’avantage concurrentiel du Québec. »