Le 4 décembre 2018 – Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a signé le nouvel accord commercial avec les États-Unis et le Mexique en marge du récent sommet du G20 à Buenos Aires, en Argentine.
La signature intervient après deux ans de craintes quant à ce que l’accord renégocié pourrait signifier pour le statut des travailleurs qualifiés américains et mexicains au Canada, ainsi que pour les travailleurs qualifiés canadiens aux États-Unis et au Mexique.
Toutefois, le nouvel accord ne change que très peu de l’ancien Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), au moins en ce qui concerne les dispositions relatives aux permis de travail.
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Bien que Trudeau et ses homologues, Donald Trump et Enrique Peña, aient signé l’accord, celui-ci doit encore être ratifié par les trois parlements, ce qui signifie qu’il est encore loin de prendre effet.
Bien que la signature soit sans aucun doute une étape importante, il reste encore de nombreux obstacles à surmonter avant la conclusion de l’accord États-Unis-Mexique-Canada.
L’attitude de Trump à l’égard de ses voisins rendra difficile la tâche des législateurs canadiens et mexicains à signer un accord que le président américain cherche à obtenir depuis son accession au pouvoir.
Même lors de la signature avec les trois dirigeants, Trudeau a déclaré que le Canada devait voir les tarifs de l’acier et de l’aluminium supprimés.
Cela est important étant donné que ces séances de dédicaces ne rencontrent généralement que des commentaires positifs des participants.
Trudeau signait un accord commercial tout en soulignant son insatisfaction à l’égard du commerce américano-canadien. Cela montre qu’il reste un grand fossé entre trouver un terrain d’entente sur le commerce entre les deux pays.
Exemptions d’évaluation d’impact sur le marché du travail
Les dispositions de l’ACEUM relatives à la mobilité de la main-d’œuvre continueront d’exempter les employeurs canadiens des formalités d’immigration par ailleurs contraignantes pour les professionnels qualifiés entrant au Canada, qui auraient normalement besoin d’une évaluation d’impact sur le marché du travail (EIMT) positive. Ce processus confirme qu’aucun Canadien n’est disponible pour occuper un poste sur le marché du travail.
Au Canada, les visas en vertu du précédent accord de l’ALENA et du nouveau ACEUM sont administrés par le biais du Programme de mobilité internationale.
L’ACEUM s’adresse aux citoyens des États-Unis et du Mexique qui souhaitent entrer au Canada dans les catégories suivantes: visiteurs d’affaires, professionnels, personnes transférées au sein d’une entreprise, commerçants et investisseurs.
Les citoyens américains et mexicains qui souhaitent entrer au Canada dans les catégories ACEUM peuvent présenter une demande d’admission aux points d’entrée canadiens.
Accord en grande partie inchangé
Malgré les craintes des négociateurs américains d’exiger des restrictions sur les visas visés par le Traité de l’ALÉNA (TN Visas), le chapitre 16 du nouvel accord laisse la section pratiquement inchangée.
Au cours des négociations, il a été indiqué que des quotas numériques pourraient être calculés sur le nombre annuel de professionnels travaillant dans les pays membres, sur les visas TN.
Il était également prévu que la liste des professions couvertes par l’accord serait mise à jour. La liste actuelle est en grande partie obsolète. L’ALENA a été signé à une époque antérieure au boom de l’industrie des technologies et n’inclut donc pas certains postes technologiques importants tels que les ingénieurs logiciels et les développeurs Web.
Le nouvel accord conserve la même liste, qui comprend environ 60 professions générales, médicales, scientifiques et enseignantes.
Cependant, un paragraphe important a été ajouté au chapitre 16 de l’USMCA qui ne figure pas dans le chapitre 16 de l’ALENA.
Il semble laisser la possibilité de restrictions à l’avenir:
Le paragraphe 3 de l’article 1602 est libellé comme suit: «Aucune disposition du présent accord n’empêche une Partie d’appliquer des mesures pour réglementer l’admission ou le séjour temporaire de personnes physiques d’une autre Partie sur son territoire, y compris les mesures nécessaires pour protéger l’intégrité de ses frontières et assurer le passage ordonné de ses frontières par les personnes physiques, à la condition que ces mesures ne soient pas appliquées de manière à annuler ou à compromettre les avantages que toute Partie retire de l’application du présent chapitre.»
Que prévoyait l’ancien ALENA sur la mobilité de la main-d’œuvre?
L’ALENA original, entré en vigueur le 1 er janvier 1994, autorisait certains travailleurs qualifiés du Canada, des États-Unis et du Mexique à accélérer le traitement des demandes de visa dans l’un des deux autres pays participants.
Il couvrait quatre catégories principales, à savoir les professionnels, les personnes transférées au sein d’une entreprise, les commerçants et les investisseurs.
Dans le contexte canadien, les permis de travail délivrés en vertu de l’ALÉNA relèvent du Programme de mobilité internationale, ce qui signifie qu’ils sont exemptés de l‘évaluation de l’impact sur le marché du travail (EIMT).
L’EIMT est l’outil utilisé pour s’assurer que les travailleurs étrangers ne viennent pas au Canada afin de pourvoir aux emplois pour lesquels des Canadiens sont disponibles.
Combien de visas TN ont été délivrés?
Le Canada a délivré 17 602 visas aux Américains et 691 aux Mexicains en vertu de l’ALENA en 2016, tandis que les États-Unis ont octroyé 14 768 visas TN aux Canadiens et aux Mexicains réunis.
Cela suggère que des dizaines de milliers de travailleurs des trois pays auraient suivi les négociations avec leur statut menacé.
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