Le chef du Parti populaire du Canada (PPC), Maxime Bernier, affirme que les objectifs ambitieux d’Ottawa en matière d’immigration pour les prochaines années, qui culmineront à 500 000 nouveaux résidents permanents en 2025, ne sont tout simplement pas viables.
« C’est une immigration de masse », a déclaré le leader du récent parti de droite dans un reportage de Rebel News. « Oui, nous devons avoir une immigration durable mais nous croyons que nous devons avoir une immigration inférieure à ce nombre ».
Lors de la dernière élection fédérale, le PPC a obtenu 4,9 pour cent du vote populaire et n’a pas réussi à élire un seul candidat à la Chambre des communes. Le parti obtient régulièrement moins de cinq pour cent du soutien populaire.
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Mais Bernier n’est pas le seul à s’interroger ouvertement sur la capacité du Canada à maintenir son taux d’immigration record.
Dans la foulée du dernier Plan des niveaux d’immigration 2023-2025 du ministre de l’Immigration, Sean Fraser, le gouvernement de la province francophone du Québec a indiqué qu’il n’accepterait pas beaucoup plus d’immigrants qu’il n’en accueille déjà dans la province.
En vertu d’une entente provinciale-fédérale, la part annuelle des nouveaux résidents permanents du Québec doit être égale à son poids démographique au Canada. Étant donné que la province compte 23 % de la population du pays, un objectif national d’immigration de 465 000 nouveaux résidents permanents signifierait que le Québec pourrait accepter jusqu’à 106 950 nouveaux résidents permanents l’an prochain.
D’ici 2025, ce nombre passerait à 115 000.
Le ministre de l’Immigration du Québec, Christine Fréchette, dit « non, merci » à cela.
« C’est au Québec de déterminer ses cibles d’immigration permanente », a tweeté en français le nouveau ministre de l’Immigration. « Le seuil au Québec est maintenant de 50 000 (nouveaux résidents permanents) afin de respecter notre capacité d’accueil, de francisation et d’intégration. »
Le ministre de l’Immigration de la province francophone a soutenu que le Québec accueille déjà proportionnellement plus d’immigrants que ne le font les États-Unis ou la France.
« Notre position demeure la même : on a besoin de plus de pouvoirs en immigration si on veut protéger le français », a tweeté Mme Fréchette.
La perte possible de la culture canadienne en raison de la forte immigration est déplorée sur Twitter.
La position du chef du PPC semble faire écho aux préoccupations du Québec quant à la capacité du Canada d’intégrer autant d’immigrants.
« Un demi-million. C’est la population de Terre-Neuve chaque année au Canada », a déclaré Bernier. « Chaque année, nous aurons un nouveau Terre-Neuve au Canada.»
Selon les derniers chiffres, Terre-Neuve-et-Labrador compte près de 526 000 habitants, dont environ 94 %, soit quelque 494 440 personnes, vivent sur l’île de Terre-Neuve et ses petites îles, et le reste de la population se trouvant au Labrador.
Dans une entrevue vidéo avec le fondateur de Rebel News, Ezra Levant, le chef du PPC s’est moqué de l’idée qu’une plus grande immigration est nécessaire pour faire croître l’économie canadienne.
« On n’a pas besoin de plus de gens pour avoir la prospérité et la croissance économique », a-t-il déclaré. « Il y a de petits pays qui sont très prospères. Le plus important, c’est d’augmenter notre pouvoir d’achat, notre niveau de vie. »
Sur Twitter, plusieurs utilisateurs craignaient que les objectifs élevés d’immigration du Canada entraîneraient une perte de la culture canadienne, une surcharge des infrastructures et du système de santé du pays et une augmentation des prix des logements.
« Le PPC est le seul parti contre ce nombre insoutenable, (qui) mettra plus de pression sur notre infrastructure et nos soins de santé merdiques », a tweeté un utilisateur. « (Cela) mettra aussi une pression immense sur nos logements, rendra les choses encore plus chères. »
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Les immigrants sont blâmés par le chef du PPC, au moins en partie, pour la crise de l’accessibilité au logement.
Comme de nombreux immigrants choisissent de vivre dans les plus grandes villes du Canada, l’immigration record ne fait qu’alimenter l’inflation sur le marché du logement, a affirmé M. Bernier.
« La réponse facile aux prix des maisons qui augmentent à Toronto et à Vancouver est d’arrêter l’immigration de masse », a-t-il dit. « Cela aidera. »
Le chef du PPC souhaite que le Canada stimule l’immigration économique pour combler les emplois vacants tout en réduisant le nombre de réfugiés et de membres de la famille élargie, y compris ceux qui arrivent dans le cadre du Programme des parents et grands-parents (PGP), afin de minimiser ce qu’il perçoit comme les impacts négatifs de l’immigration.
Bernier a également ciblé ceux qui viennent au Canada à travers des points d’entrée non autorisés, se moquant de l’idée que ceux qui portent des bagages et des sacs Gucci et traversent la frontière pour entrer au Québec du New York aux États-Unis sont de « vrais réfugiés ».
« Nous sommes le seul parti qui dit qu’il faut arrêter cela », a-t-il déclaré.