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Les investisseurs étrangers demandent des visas de travail temporaires en vertu du programme propriétaire-exploitant d’entreprise
Cet article a été publié dans Immigration & Citizenship Bulletin 28 Imm. & Cit., N ° 6 2017 ISSN 0843-7564Le 20 juillet 2017 – Les hommes d’affaires fortunés achètent des entreprises et se tournent vers les visas de travail temporaire pour entrer au Canada, en vertu des politiques de propriétaire-exploitant d’Ottawa. Par ailleurs, les possibilités d’immigration axée sur l’investissement au Canada sont limitées. Bien qu’ils soient opérationnels sur papier, les programmes d’immigration permanents fédéraux actuels ne suscitent pas l’intérêt des investisseurs étrangers. Le Programme pilote de capital de risque pour les immigrants investisseurs (PPCRII) du gouvernement fédéral, qui offre la résidence permanente aux personnes très fortunées, est pratiquement inexistant selon l’actuel ambassadeur en Chine et l’ancien ministre fédéral de l’Immigration, John McCallum.
De même, le Programme de visa pour démarrage d’entreprise, qui offre la résidence permanente et un visa de travail aux entrepreneurs de valeur moyenne, n’a guère suscité d’intérêt depuis sa création en 2014, Ottawa refusant de divulguer ses chiffres décevants.
Ainsi s’est créé un vaste bassin d’investisseurs internationaux qui cherchent à obtenir une admission permanente au Canada et qui sont en concurrence pour un nombre relativement restreint des quotas dans le cadre des programmes provinciaux d’immigration des gens d’affaires du Canada. La province de Québec domine ce domaine avec son Programme d’immigration des investisseurs du Québec (PIIQ). Il prévoit recevoir 1900 nouvelles demandes en 2017 et les places se remplissent rapidement.
Programme des travailleurs étrangers temporaires – Lignes directrices du propriétaire-exploitant
Les entrepreneurs-investisseurs étrangers qui souhaitent déménager au Canada devraient envisager d’acquérir une entreprise établie ou de démarrer une nouvelle entreprise au Canada, et demander un visa de travail en tant qu’employé de gestion. Les politiques fédérales révisées régissant les nouveaux propriétaires d’entreprise dans le cadre du programme des travailleurs étrangers temporaires (PTÉT) attirent beaucoup d’attention. Après une période de moins d’un an, les détenteurs de visa de travail temporaire peuvent faire la transition vers la résidence permanente dans le cadre d’un programme provincial ou en tant que travailleur qualifié fédéral en vertu de l’Entrée express.
Les règles sont complexes mais navigables. Un employé-investisseur étranger peut créer une nouvelle entreprise, acquérir une entreprise canadienne existante ou investir considérablement dans une entreprise et être admissible à un permis de travail à titre de TÉT. L’acquisition de l’entreprise par le ressortissant étranger doit, parmi d’autres conditions discutées ci-dessous, entraîner la création ou le maintien d’emplois au Canada et il doit y avoir un transfert de connaissances aux Canadiens.
Quelle est la définition d’un propriétaire-exploitant?
Pour être considéré comme un propriétaire-exploitant, l’employé-investisseur étranger devrait être en mesure d’établir un niveau de contrôle dans l’entreprise (par exemple, une majorité ou une pluralité d’actions, ne peut pas être licencié) et participer activement à son exploitation. Les étrangers qui ne répondent pas à cette définition ne seraient pas admissibles aux exemptions du programme en tant que propriétaire-exploitant.
Dans tous les cas, la transaction doit être authentique. Pour répondre à cette détermination, l’offre doit être faite par un employé-investisseur étranger qui sera activement engagé dans la gestion de l’entreprise. Cela sera évalué en examinant l’intention de l’étranger d’exploiter l’entreprise ainsi que l’expérience antérieure dans la gestion ou l’exploitation d’une entreprise.
La propriété d’actions ne garantit pas en soi qu’un ressortissant étranger se qualifie comme propriétaire-exploitant. De plus, la vente et l’achat d’actions d’une entité canadienne existante par un ressortissant étranger nécessiteront des approbations d’immigration et seront probablement conditionnels à la délivrance du permis de travail. La transaction sera donc souvent effectuée par étapes de façon stratégique pour répondre à la fois aux pratiques d’immigration et aux pratiques commerciales. Il faut donc tenir compte de divers cas, y compris des achats complétés, des achats complets en attente et des achats partiels de l’entreprise canadienne par l’employé-investisseur étranger.
Quelle est la définition d’un employeur?
Selon la politique actuelle, « une relation employeur-employé doit être clairement identifiée pour permettre des responsabilités réglementaires dans l’administration du Programme des travailleurs étrangers temporaires. »
Dans les cas où un travailleur indépendant a l’intention d’entrer au Canada pour établir ou acheter une entreprise et participer à ses activités quotidiennes, le plan d’affaires et le contrat d’achat d’actions de l’entreprise doivent établir une relation employeur-employé avec une offre d’emploi.
Par conséquent, en l’absence d’une offre d’emploi comme dans la plupart des cas du PTÉT, l’agent examine le plan d’affaires ou le contrat d’achat d’actions du travailleur étranger pour évaluer la solidité de l’affaire. Les facteurs pris en compte au cours de cette évaluation sont ceux mentionnés ci-dessus, c’est-à-dire que la présence des travailleurs étrangers au Canada créera ou conservera des emplois pour les Canadiens ou transférera des compétences ou des connaissances aux Canadiens.
Entreprises existantes
Lorsque l’employé-investisseur étranger acquiert ou a l’intention d’acquérir la totalité ou une participation importante d’une entreprise canadienne existante, les considérations suivantes s’appliqueront à l’évaluation d’une ÉIMT.
1) Achats complets
Lorsqu’un achat à 100% a été effectué et qu’une preuve documentaire est fournie (convention d’achat d’actions, certificat d’actions, avis d’articles, registre central des valeurs mobilières, numéro d’ARC), le fardeau de la preuve est moins lourd. Cependant, l’exigence de création ou de maintien des emplois canadiens et de transfert de connaissances aux Canadiens sous la forme d’un plan de transition doit encore être satisfaite.
Le nouveau propriétaire, en tant qu’employeur, présentera une demande d’évaluation de l’impact sur le marché du travail (ÉIMT) afin d’appuyer un visa de travail à titre de propriétaire-exploitant.
2) Achats complets en attente
Lorsque la transaction est en suspens et dépend d’une ÉIMT et d’un Permis de travail (PT), les autorités de l’immigration évalueront globalement si le projet d’anticipation est authentique. Les facteurs clés comprennent l’avancement de la transaction (contrat d’achat d’actions signé, entiercement), le plan d’affaires de l’investisseur-investisseur étranger visant à acquérir 100% des parts de l’entreprise en tant que propriétaire principal et si l’intention d’embaucher ou retenir les travailleurs canadiens peuvent être établis.
Le propriétaire existant ou entrant en tant qu’employeur, présentera une demande d’étude de l’impact sur le marché du travail (ÉIMT).
Le propriétaire actuel pourrait également soumettre l’ÉIMT pour embaucher l’employé-investisseur étranger dans un poste de gestion spécifique dans l’entreprise, auquel cas les exigences habituelles du programme s’appliqueront. Une fois l’achat effectué à l’avenir, le nouveau propriétaire, en tant qu’employeur, soumettra une nouvelle ÉIMT pour appuyer un visa de travail à l’intention des propriétaires-exploitants.
3) Achats partiels
Lorsque la transaction est en suspens et dépend d’une ÉIMT et d’une PT, une fois de plus, les autorités en matière d’immigration évalueront globalement si le projet d’anticipation est authentique. Les facteurs clés comprennent l’avancement de la transaction (contrat d’achat d’actions signé, fonds entiercés), le plan d’affaires de l’investisseur étranger qui souhaite acquérir une part substantielle des actions de l’entreprise en tant que propriétaire principal ou copropriétaire, quel pourcentage de l’entreprise est transférée et si l’intention d’embaucher ou de retenir des travailleurs canadiens peut être établie.
D’autres considérations ici incluent determiner qui possède la plus grande partie de l’entreprise, et si les actionnaires existants continueront à jouer un rôle actif. Selon cette évaluation, l’étranger peut être traité comme un nouvel employé de gestion. Dans ce cas, une évaluation du pronostic de l’emploi continu est requise. L’entreprise doit avoir une rentabilité suffisante sous la forme de bénéfices non répartis, d’engager le salaire de l’employé-investisseur étranger, sans prendre en considération, l’injection de nouveaux capitaux dans l’entreprise. La structure de la transaction commerciale globale et le rôle que le nouvel employé va assumer sont primordiaux pour cette détermination.
Le propriétaire actuel, en tant qu’employeur, embauchera l’étranger et présentera une demande d’ÉIMT pour justifier un visa de gestion, le cas échéant.
Nouvelles entreprises
Lorsque l’investisseur étranger prévoit démarrer une nouvelle entreprise qui est tributaire d’une ÉIMT et d’un permis de travail, l’entreprise devrait être « en exploitation » et fournir des biens ou des services. Les considérations suivantes s’appliqueront à l’évaluation d’une ÉIMT en vertu des lignes directrices du propriétaire-exploitant:
- Travaux de préparation à l’ouverture de l’entreprise (incorporation de l’entreprise, demande de permis d’exploitation, signature d’un bail, obtention de nouveaux contrats, etc.).
- La présence d’un plan d’affaires viable.
- Intentions d’embauche: si l’entreprise a l’intention d’embaucher des Canadiens ou des résidents permanents.
- Rôle de l’investisseur étranger salarié de devenir propriétaire unique et activement engagé et effectuer un travail d’anticipation au nom de l’entreprise en tant que TÉT.
L'étude de l'impact sur le marché du travail
Dans tous les cas, l’ÉIMT est un outil réglementaire utilisé par les autorités en vertu du Règlement sur l’immigration et la protection des réfugiés pour déterminer si un Canadien existe pour effectuer un travail spécifique. Une ÉIMT positive permet à un employeur d’embaucher un travailleur étranger, de façon temporaire ou permanente. Lorsque les dispositions relatives au propriétaire-exploitant s’appliquent, l’obligation de faire connaître le poste au marché du travail canadien est expressément exemptée.
Lorsqu’on évalue les facteurs liés au marché du travail, pour les ÉIMT des propriétaires-exploitants, l’accent est mis d’abord sur l’authenticité de l’offre d’emploi et sur la création ou la rétention d’emploi et / ou le transfert de compétences. L’employeur, conformément à un plan de transition bien documenté, doit démontrer un niveau de participation majoritaire dans l’entreprise. Dans la plupart des cas, cela devrait être sous la forme d’être le propriétaire unique ou un actionnaire majoritaire. Mais ce n’est pas une règle dure et rapide. L’employeur devrait également être en mesure de démontrer qu’une telle admission temporaire entraînera la création ou le maintien de possibilités d’emploi pour les Canadiens et les résidents permanents et / ou le transfert de compétences aux Canadiens et aux résidents permanents.
Le nouveau propriétaire devra dans tous les cas où les besoins d’emploi raisonnables de l’entreprise sont nécessaires pour démontrer des compétences de communication efficaces, personnellement ou par l’entremise d’un employé-traducteur embauché, pour assurer la continuité de l’entreprise existante et le pronostic pour un transfert de compétences efficace. Dans de tels cas, il est conseillé au demandeur d’une ÉIMT d’inclure une preuve de maîtrise de la langue sous la forme d’un test de langue IELTS valide avec un niveau NCLC de 5,0 dans chacune des quatre habilités linguistiques. Dans certains cas, les exigences linguistiques peuvent être surmontées, l’employeur pouvant démontrer que l’utilisation d’une langue non officielle est une exigence professionnelle justifiée.
Conclusion
Le PTÉT est un moyen approprié pour faciliter l’admission au Canada d’un propriétaire étranger, suite à la vente d’une entreprise canadienne ou au lancement d’une nouvelle entité.
Alors que les baby-boomers atteignent l’âge de la retraite au Canada, des milliers de propriétaires de petites et moyennes entreprises au sein de cette grande population cherchent à vendre. Avec les enfants de la deuxième génération, souvent pas une option pour reprendre une entreprise familiale, cela crée le besoin d’acheteurs. Cet acheteur n’a pas besoin de venir du Canada. Les entreprises canadiennes et leurs propriétaires peuvent facilement envisager le marché de l’investissement international pour des stratégies de transition viables. Pour de nombreux investisseurs étrangers, la voie d’accès au Canada est à deux étapes, en commençant par un permis de travail temporaire en vertu des règles du propriétaire-exploitant fédéral. Ces politiques s’appliqueront à la vente et au transfert d’une partie importante de la propriété d’une entreprise canadienne à un ressortissant étranger. Une fois admis sur un permis de travail, les candidats retenus peuvent, à un stade ultérieur, demander la résidence permanente au Canada dans le cadre de l’un des programmes desservis par le système Entrée express ou dans le cadre d’un volet provincial approprié d’immigration des gens d’affaires.
Même si le fardeau de la preuve peut être lourd, la délivrance d’une ÉIMT et d’un permis de travail à un ressortissant étranger, conformément au transfert de propriété d’une entreprise canadienne prospère, est faisable. Avant tout, le projet doit être authentique et réalisé avec les considérations qui précèdent.
Devenez un propriétaire-exploitant au Canada : Les lecteurs intéressés à déménager au Canada dans le cadre de ce programme sont invités à communiquer avec l’avocat Colin Singer – csinger@immigration.ca.