Donald Trump poursuit sa promesse de faire de la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) le premier point de son ordre du jour après avoir prêté serment en tant que président.
Le nouveau chef des États-Unis envisage déjà d’entamer des pourparlers avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau et le président mexicain Enrique Pena Nieto.
Il a promis, lors de la campagne électorale des États-Unis, de déchirer l’accord s’il arrivait au pouvoir, mais il semble plus probable qu’il essaiera de renégocier les conditions pour mieux favoriser les États-Unis.
Ce que cela signifie pour le Canada n’est pas clair, bien que les experts disent que Trump mettra l’emphase sur la partie de l’accord entre les États-Unis et le Mexique.
Jared Kushner, le gendre de Trump et son principal conseiller, est censé se rendre à Calgary pour des entretiens avec des représentants du gouvernement fédéral du Canada.
« Nous allons entamer des négociations concernant l’ALENA », a déclaré M. Trump. « Nous allons commencer à renégocier l’ALENA, l’immigration et la sécurité à la frontière. »
Comme avec beaucoup de ses politiques, Trump n’a pas encore fourni de détails sur la façon exacte dont ces négociations auront lieu.
Mais les déclarations buzz, aimant déchirer l’accord, ont stimulé l’enthousiasme des partisans qui l’ont emmené au pouvoir devant Hillary Clinton.
Maintenant, au début des négociations, on commencera à voir clairement ce qu’il veut faire de l’accord trilatéral.
L’élimination d’une catégorie clé de visas américains créée en vertu de l’ALENA pourrait pousser davantage de talents technologiques au Canada, disent les experts.
Le visa de l’ALENA, créé pour permettre aux personnes hautement qualifiées du Canada et du Mexique de pénétrer aux États-Unis, à condition d’avoir des offres d’emploi, pourrait être révoqué selon le plan de renégociation de Trump.
Cela signifie que les Canadiens et les Mexicains qui ont construit de brillantes carrières aux États-Unis pourraient être sur le point de se faire dire qu’ils doivent rentrer chez eux.
Des milliers de Canadiens ont profité de l’occasion pour franchir la frontière et travailler aux États-Unis en vertu de l’ALENA, et la menace de Trump de mettre fin au traité les rend extrêmement nerveux.
Trump a été cité comme disant que les États-Unis perdent significativement au Canada selon les termes de l’accord, disant que le déficit commercial était « énorme » lors d’un discours de campagne.
Quoi qu’il arrive à l’avenir, pour les Canadiens qui travaillent aux États-Unis avec un visa obtenu en vertu de l’ALENA, la période actuelle est très incertaine.
Avec une vague d’incertitude liée à Trump répartie aux États-Unis, les experts de l’industrie voient à tout le moins un avantage à court terme pour la compétitivité du Canada en ce qui concerne le fait d’attirer des talents technologiques.
Si Trump suit une partie de la rhétorique anti-immigration qui était au centre de sa campagne victorieuse, l’avantage concurrentiel du Canada pourrait devenir quelque chose à plus à long terme.
Selon des estimations conservatrices, le Canada disposera de 182 000 postes vacants dans le secteur de la technologie d’ici 2019. Ce secteur en pleine croissance est à la tête de l’économie, avec 71 000 entreprises qui emploient 5,6 pour cent de la population active et sont responsables de 7 pour cent de la production nationale.
Plus de gens sont employés dans le secteur de la technologie que dans les secteurs combinés du pétrole et du gaz, puis de l’exploitation minière et la foresterie – une indication étonnante que l’économie canadienne connaît une transition importante, ce qui signifie qu’elle a besoin de travailleurs possédant la bonne expertise.
Plusieurs compagnies technologiques canadiennes ont signalé un intérêt important de la part des employés de Silicon Valley qui cherchent à faire le déplacement vers le nord depuis la victoire électorale de Trump.
Le gouvernement fédéral se prépare à appuyer l’industrie, décrivant récemment un nouveau visa accéléré spécialement pour les travailleurs dans le secteur technologique, ce que le milieu des affaires a tant désiré depuis que le gouvernement libéral est arrivé au pouvoir en 2015.
Les géants de la technologie du Canada, Shopify et Hootsuite, étaient parmi ceux qui faisaient la queue pour féliciter l’initiative du gouvernement, qui est survenue après des mois de commentaires indiquant que le système actuel était inadéquat.
Le nouveau plan vise à permettre aux entreprises admissibles à obtenir des visas et des permis de travail approuvés à l’intérieur d’un standard de deux semaines – dans le cadre du système actuel, le délai minimum de traitement est de six mois.
Les modifications anticipées prévoient également la création d’un permis de travail de 30 jours qui peut être réparti sur une année, ce qui signifie que les entreprises pourront amener des travailleurs pour des périodes de courte durée sans avoir à demander de nouveaux documents à chaque fois.
Les entreprises disent qu’elles perdent trop souvent des embauches importantes à des concurrents dans d’autres pays en raison du long processus pour obtenir un visa. Pour contourner ce processus, certaines entreprises ont déménagé afin de faciliter l’emploi de travailleurs étrangers.
La question porte sur l’étude d’impact sur le marché du travail (EIMT), un outil conçu pour évaluer si un Canadien est disponible pour combler le poste requis.
En vertu des nouvelles règles, les entreprises pourront se qualifier pour obtenir le visa accéléré en prouvant qu’elles ont besoin de travailleurs étrangers hautement qualifiés pour investir, créer des emplois ou transférer des connaissances aux Canadiens. Les multinationales qui réalisent d’importants investissements pourront également accéder au nouveau système.
Le gouvernement fédéral a récemment modifié sa politique d’immigration en faveur des travailleurs les plus qualifiés, ainsi que des étudiants étrangers.
Cela signifie que ces groupes trouveront le processus plus facile pour se qualifier via le système d’Entrée expresse, l’outil d’immigration utilisé pour sélectionner les plus qualifiés parmi ceux qui souhaitent déménager au pays.
Les changements – qui démontrent relativement plus de points attribués aux candidats dans certaines professions sélectionnées par rapport à ceux qualifiés dans d’autres domaines – sont entrés en vigueur le samedi 19 Novembre 2016.