Publié précédemment sur Lawyers Daily – le 12 octobre 2017
Dans son dernier rapport sur l’immigration, le Conference Board du Canada préconise une augmentation de 50% des niveaux annuels d’immigration, soit 450 000 par année. Ceci alors que le gouvernement fédéral est sur le point de décider combien d’immigrants seront acceptés au cours des prochaines années. Ottawa devrait être prudent avec les hypothèses théoriques soulevées dans ce rapport.
Le rapport du 2 octobre, intitulé «450 000 immigrants chaque année? L’intégration est impérative à la croissance « , établit trois scénarios basés sur trois niveaux d’immigration différents en pourcentage de la population canadienne: 0,82% (le niveau actuel a été fixé à 300 000 pour 2017), 1% et 1,11%.
Il tente ensuite d’estimer l’impact de ces niveaux sur différents facteurs démographiques d’ici à 2040: la population, le nombre de personnes âgées, le ratio travailleurs / retraités, le PIB, le PIB par habitant et l’augmentation des coûts de santé . Il affirme avec assurance que le choix du chiffre le plus élevé de 450 000 aiderait grandement le Canada à respecter ses obligations économiques et financières dans les années à venir.
La population du Canada vieillit, son taux de natalité diminue et son marché du travail se contracte. L’immigration représente maintenant un record de 75% de la croissance démographique du Canada en 2017. La population canadienne a augmenté de 1,2% au cours des 12 derniers mois. Cette croissance survient après la décision d’Ottawa d’augmenter les niveaux d’immigration, à compter de 2016, avec un afflux de réfugiés syriens, et elle continue cette année encore. Nous sommes plus dépendants que jamais des nouveaux arrivés pour la prospérité économique.
Les chiffres montrent que le pourcentage d’immigrants dans la population en âge de travailler a augmenté régulièrement au cours de la dernière décennie, alors que la proportion de personnes nées au Canada diminue, illustrant la nécessité de combler le déficit en faisant venir des travailleurs étrangers.
En 2006, moins de 20% de la population active – les 15 ans et plus – provenaient de la population immigrante et plus de 78% étaient nés au Canada. Toutefois, les données de Statistique Canada montrent un pourcentage d’immigrants d’à peine moins de 24%, alors que la proportion d’immigrants nés au Canada a chuté de près de 74%.
Si cette tendance se poursuit – et rien n’indique que ce ne sera pas le cas – les deux pourcentages convergeront. Les analystes affirment que les données montrent que le Canada a atteint le point où il ne peut pas croître sans les immigrants, les travailleurs nés au Canada quittant la population active à un tel rythme.
L’augmentation des niveaux d’immigration est un outil important pour aider à compenser ce défi démographique croissant. Les chiffres montrent que les immigrants sont en moyenne 12 ans plus jeunes que les Canadiens et que les nouveaux arrivants de nos principaux pays sources ont un taux de natalité plus élevé. L’augmentation de nos niveaux d’immigration réduit l’âge moyen de la population et assure qu’un plus grand nombre de Canadiens demeure en meilleure santé et contribue à l’économie.
Le problème avec les calculs du conseil d’administration est l’incapacité à résoudre notre plus grand dilemme: comment le Canada peut intégrer si rapidement tant de nouveaux immigrants si rapidement.
«Il pourrait y avoir des conséquences économiques et financières négatives, surtout si les niveaux d’immigration augmentent et que le Canada ne s’attaque pas efficacement aux défis du marché du travail auxquels les immigrants sont souvent confrontés», reconnaît le rapport.
Le succès de son système d’immigration dépendra grandement de sa capacité d’améliorer les résultats sur le marché du travail des immigrants, d’accroître sa capacité d’absorption et de maintenir le soutien du public à l’égard de l’immigration.
Il est bien établi qu’à court terme, les nouveaux arrivants pèsent d’abord sur les coffres du gouvernement, ce qui rend le défi de l’intégration essentiel à une politique d’immigration économiquement viable. Inonder le Canada d’immigrants supplémentaires, comme le suggère le rapport du Conference Board, risque d’écraser l’effort d’intégration actuel.
Le rapport doit être revu dans le contexte d’un certain nombre d’études qui soutiennent les avantages économiques de l’immigration principalement à long terme.
Un rapport du Fonds monétaire international, publié en novembre 2016, soutient que les immigrants ont un avantage indéniable à long terme pour les économies avancées. L’étude indique que les immigrants hautement qualifiés et peu qualifiés apportent une contribution au fil du temps à l’augmentation du PIB du pays dans lequel ils s’installent..
Une étude de Statistique Canada conclut en 2016 que les immigrants sont beaucoup plus susceptibles de posséder des entreprises que leurs homologues canadiens, une composante clé de la croissance. L’étude indique que «les taux de possession d’entreprises privées et d’entreprises indépendantes non constituées en société sont plus élevés chez les immigrants que chez les personnes nées au Canada». Les conclusions ont été tirées de l’étude intitulée «Immigration, propriété des entreprises et emploi au Canada» chiffres de la base de données canadienne sur la dynamique des employeurs et des employés.
Les statistiques montrent également que les enfants immigrants – souvent appelés avantages réels du capital humain qui accompagnent l’immigration – dépassent constamment leurs pairs avec des parents nés au Canada en termes de niveau de scolarité.
Un document de Statistique Canada intitulé «L’éducation et le marché du travail des immigrants d’enfance par catégorie d’admission» révèle que les enfants d’immigrants obtiennent leur diplôme d’études secondaires à un taux de 91,6%, comparativement à 88,8% des enfants de troisième génération ou plus . En ce qui concerne les études universitaires, l’écart augmente avec 35,9% des enfants immigrants, comparativement à 24,4% dans le groupe canadien établi.
Une autre étude suggère que plus les immigrants d’une nationalité ou d’une culture donnée accueillent un pays, plus le pays d’origine a de chances d’investir plus tard. Selon le National Bureau of Economic Research des États-Unis, l’investissement intervient à long terme, étant donné que souvent les facteurs de «poussée» de la migration signifient que la nation d’origine n’est pas en mesure d’investir à court terme.
La Syrie, qui est peu susceptible d’être une source d’investissement dans un proche avenir, en est un bon exemple. Avec des réfugiés qui se répandent dans le monde entier – dont plus de 40 000 au Canada – l’investissement pourrait circuler dans des périodes plus stables lorsque les citoyens chercheront des endroits où investir leurs biens.
Les données probantes sont claires: Les augmentations progressives du nombre d’immigrants à long terme sont susceptibles d’être un avantage économique important pour le Canada. Mais l’augmentation doit avoir lieu de manière gérée pour permettre la capacité d’intégrer les nouveaux arrivants à grandir avec les chiffres.
Les niveaux d’immigration dans la gamme de 450 000 sont irréalistes par rapport à nos niveaux actuels, et sont conçus uniquement pour faire l’affaire des journaux. Il est conseillé à Ottawa de prendre des mesures plus prudentes.
Colin Singer est conseiller en immigration pour www.immigration.ca.
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