À 8h30 le 16 février 2016, Québec planifiait de recevoir 2 800 nouvelles demandes en ligne. Pour la deuxième fois en un mois, le gouvernement a émis un avis public retardant le lancement indéfiniment, blâmant le délai sur un « problème technique ».
Les utilisateurs ont vu le portail en ligne du Québec faire défaut au moment de l’ouverture. Un message d’erreur s’affichait disant « en raison d’un intérêt marqué pour le Québec et d’un achalandage élevé, le site Mon projet Québec est hors service pour le moment ». Plus de 42 000 candidats ont enregistré leur profil, un prérequis afin de soumettre son application. Le problème va cependant beaucoup plus loin qu’un problème technique.
Il semble que le gouvernement du Québec a négligé de nombreuses considérations dans le lancement de son programme en ligne. Premièrement, le système en ligne avait été initialement conçu pour permettre à un maximum de seulement 100 utilisateurs de se connecter simultanément. Ce chiffre a récemment augmenté à 500. Cependant, le trafic peut être facilement estimé à bien plus, puisque le nombre d’utilisateurs enregistrés est de 42 000, ce qui est 84 fois plus que la capacité de 500 utilisateurs. De plus, les utilisateurs ouvrent généralement plusieurs navigateurs Web afin de soumettre leur demande. Si une soumission échoue lors de l’utilisation d’un navigateur web, les utilisateurs doivent rapidement en utiliser un autre. Cela se traduit par une quantité inconnue de soumissions potentielles pour chacun des 42 000 utilisateurs.
Par contre, une raison bien plus significative des récentes difficultés est la planification inefficace de la plate-forme en ligne. Un des exemples de la mauvaise planification qui limite la capacité d’utilisateurs est la grande base de données sur l’éducation que le gouvernement du Québec a chargée sur sa plate-forme. Le processus d’enregistrement de l’utilisateur comprend une série de menus déroulants. Ces menus correspondent aux niveaux d’études les plus courants de milliers d’universités et de collèges internationaux à partir desquels les titulaires doivent choisir ceux qui correspondent à leurs études. Toutefois, cette fonction n’a aucun but pratique à ce stade, puisque les candidats doivent tout de même soumettre leurs diplômes ainsi que leurs relevés de notes pour une évaluation de leur équivalence au cours du processus d’application. On pourrait s’attendre à-ce que la constitution d’une base de données aussi importante diminue fortement la capacité du site Web; la question de l’équivalence des études à l’étranger pourrait définitivement être confirmée. Sans cela, il n’y a aucun avantage à bâtir un site web avec une telle fonctionnalité qui empêche l’accès à plusieurs milliers d’utilisateurs simultanément.
Le gouvernement fédéral a pourtant lancé avec un certain succès son portail en ligne d’Entrée express l’année dernière avec un système harmonieux d’évaluation de l’éducation. On pourrait cependant se demander si les autorités québécoises se sont engagées dans un processus de consultation sérieux avec Ottawa et les programmes internationaux similaires, qui ont lancé avec succès leurs portails d’immigration ayant une plus grande ampleur et utilisant des serveurs de style cloud.
Les autorités ont confirmé que le Ministère du Québec émettra un avis aux utilisateurs 24h avant l’ouverture du programme, ce qui est tout simplement aberrant. Il faudrait toutefois songer à retourner au dépôt au format papier qui a récemment été éliminé et ce, jusqu’à-ce que les problèmes du projet de demande en ligne soient définitivement résolus.
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