Le Québec tend la main aux infirmières d’Haïti, s’engageant à traiter en priorité leurs demandes de résidence temporaire et permanente et leur promettant des cours de perfectionnement rémunérés.
« Haïti sera ajouté à la liste des pays hautement prioritaires », a tweeté cette semaine le ministre québécois de l’Immigration Jean Boulet. « Le Québec a besoin de ces compétences pour faire face à ses pénuries de main-d’œuvre ».
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Le Québec investit 65 millions de dollars pour recruter des infirmières et infirmiers dans les pays francophones
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En février, la province francophone s’est engagée à investir 65 millions de dollars dans une initiative visant à recruter 1 000 infirmières et infirmiers formés à l’étranger dans les pays francophones au cours des deux prochaines années.
Cependant, Haïti, une nation insulaire des Caraïbes largement francophone, ne figurait pas sur cette liste de pays.
La relation solide entre le Québec et Haïti remonte à 60 ans
Son absence a été remarquée et signalée dans les médias d’information parce que le Québec et Haïti entretiennent des relations de longue date qui remontent aux années 1960.
La province compte aujourd’hui plus de 165 000 Québécois d’origine haïtienne dont la plupart vivent dans la région métropolitaine de Montréal. La province abrite environ 86 % de tous les Canadiens d’origine haïtienne.
L’annonce de cette semaine accordant aux infirmières haïtiennes un traitement prioritaire leur permet de rejoindre la liste des pays francophones à qui l’on a déjà promis le même avantage pour leurs demandes auprès d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC).
Les pays promis à un traitement prioritaire par le Québec au cours des deux phases du programme, dont la première devrait voir arriver les nouveaux arrivants cet automne, sont les suivants :
- l’Algérie ;
- le Cameroun
- le Maroc ;
- la Tunisie ;
- l’île Maurice
- la Côte d’Ivoire ;
- la Libye ;
- le Congo, et ;
- le Sénégal.
Haïti avait été initialement omis de cette liste parce que son système d’éducation était considéré comme ne correspondant pas aussi bien aux normes des collèges et universités du Québec.
Le Québec espère recruter des infirmières et infirmiers et les faire travailler dans les régions périphériques de la province, notamment l’Abitibi-Témiscamingue, la Côte-Nord, le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie, le Saguenay-Lac-Saint-Jean, la Baie James et l’Outaouais.
Le PAFFARC versera 500 $ par semaine pendant le cours de mise à niveau des infirmières formées à l’étranger
Les candidats retenus dans le cadre du Programme d’aide financière pour la formation d’appoint en reconnaissance des compétences (PAFFARC) recevront 500 $ par semaine pendant un maximum d’un an au cours de leur formation dans un cégep local, un collège communautaire du Québec, tout en travaillant à faire reconnaître leurs titres par l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec.
Pendant ces neuf mois à un an d’études, les candidats seront également autorisés à travailler comme aides-soignants jusqu’à 20 heures par semaine pendant leur formation et à temps plein pendant les vacances scolaires.
Le coût du programme est couvert par le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) du Québec.
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Ce programme d’immigration ne permet pas seulement aux futurs infirmiers et infirmières de venir au Québec. Il leur permet également de faire venir leurs conjoints, qui recevront des permis de travail ouverts, et leurs enfants.
Au cours de l’année écoulée, le Québec s’est montré encore plus enthousiaste à l’égard de l’immigration comme moyen de résoudre ses pénuries massives de main-d’œuvre.
Plus tôt cette année, M. Boulet a exhorté Ottawa à accélérer les délais de traitement des demandes de résidence permanente et temporaire au Québec.
Les ressortissants étrangers qui possèdent les qualifications requises pour travailler au Canada en tant qu’infirmiers ou infirmières peuvent utiliser leur expertise pour chercher des emplois ici et obtenir leur résidence permanente grâce aux nombreux programmes d’immigration économique aux niveaux fédéral et provincial, notamment par le biais du système Entrée Express, de l’un des programmes des candidats des provinces (PCP) ou du programme des travailleurs qualifiés au Québec.
Grâce au système d’entrée express, les infirmières et infirmiers peuvent souvent se qualifier pour le programme fédéral des travailleurs qualifiés à condition que leur profil du système de classement global (SCG) obtienne un score suffisamment élevé.
Les infirmières et infirmiers peuvent également se qualifier pour venir au Canada dans le cadre du programme des travailleurs qualifiés du Québec s’ils obtiennent 50 points ou plus sur la grille de sélection de la province.
Les infirmières et infirmiers étrangers peuvent venir travailler au Canada dans le cadre de programmes fédéraux et provinciaux
Chaque province du Canada gère également son propre PCP qui mène à la résidence permanente canadienne.
Les infirmières et infirmiers autorisés titulaires d’un diplôme universitaire en soins infirmiers, les infirmières et infirmiers psychiatriques autorisés titulaires d’un baccalauréat ou d’un diplôme d’études supérieures en soins infirmiers psychiatriques et les infirmières et infirmiers auxiliaires autorisés ou les infirmières et infirmiers auxiliaires autorisés en Ontario titulaires d’un diplôme d’études supérieures en soins infirmiers sont tous les bienvenus au Canada.
La première étape pour un infirmier ou une infirmière qui envisage d’immigrer au Canada est de faire évaluer ses titres universitaires pour voir s’ils sont conformes aux normes canadiennes.
Le gouvernement canadien reconnaît cinq organisations pour l’évaluation des diplômes étrangers :
- World Education Services (WES) ;
- International Credential Assessment Service of Canada (ICAS) ;
- Comparative Education Service (CES) ;
- International Qualifications Assessment Service (IQAS), et ;
- International Credential Evaluation Service (ICES).
Une fois la vérification des études et des antécédents terminée, l’immigrant potentiel doit faire reconnaître ses titres de compétence en soins infirmiers au Canada par le Service national d’évaluation infirmière (SNEI), une étape qui coûte 650 $US.
La deuxième étape du processus pour le ressortissant étranger qui souhaite immigrer au Canada en tant qu’infirmier ou infirmière consiste à créer un profil sur la page de demande du SNEI.
Cela nécessite :
- La présentation de deux pièces d’identité qui doivent être notariées, des copies des documents originaux qui ont été signés, datés et tamponnés ;
- un formulaire de formation d’infirmier dûment rempli, qui peut être téléchargé sur le site Web, rempli et signé avant d’être envoyé à l’école où l’infirmier(ère) a été formé(e) pour que les responsables de cette école le remplissent et l’envoient directement au SNEI avec les dossiers ou les relevés de notes, le programme des cours et les descriptions des cours et des syllabus ;
- le formulaire d’inscription à l’ordre des infirmières et infirmiers qui doit être envoyé à l’autorité chargée de l’octroi des licences d’infirmières et infirmiers où l’infirmier(ère) est actuellement inscrit(e) dans son pays d’origine ;
- le formulaire d’exercice de la profession d’infirmier(ère_/de l’emploi d’infirmier(ère), qui doit être signé et envoyé à tous les employeurs que l’infirmière ou l’infirmier a eus au cours des cinq dernières années afin qu’ils le remplissent et l’envoient au SNEI, et ;
- les résultats du test linguistique IELTS du candidat à l’immigration qui doivent être envoyés directement au SNEI par un organisme ou une société de test linguistique agréé.
Une fois que cela a été fait et que les documents ont été reçus par le SNEI, l’infirmière ou l’infirmier peut soumettre sa demande et choisir le groupe d’infirmiers(ères) et l’association provinciale auxquels il ou elle souhaite s’adresser.
Il s’agit notamment de:
- Ordre des professionnels en soins infirmiers et des sages-femmes de la Colombie-Britannique
- Ordre des infirmières et infirmiers autorisés de l’Alberta
- Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires autorisés de l’Alberta
- Ordre des infirmières et infirmiers psychiatriques autorisés de l’Alberta
- Association des infirmières et infirmiers autorisés de la Saskatchewan
- Association des infirmières et infirmiers auxiliaires autorisés de la Saskatchewan ;
- Association des infirmières et infirmiers psychiatriques autorisés de la Saskatchewan ;
- Ordre des infirmières et infirmiers autorisés du Manitoba ;
- Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires autorisés du Manitoba ;
- Ordre des infirmières et infirmiers psychiatriques autorisés du Manitoba ;
- Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario ;
- Ordre des infirmières et infirmiers du Québec ;
- Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec ;
- Association des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick ;
- Association des infirmières et infirmiers auxiliaires du Nouveau-Brunswick ;
- Ordre des infirmières et infirmiers de la Nouvelle-Écosse ;
- Ordre des infirmières et infirmiers autorisés de l’Île-du-Prince-Édouard
- Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires autorisés de l’Île-du-Prince-Édouard
- Ordre des infirmières et infirmiers autorisés de Terre-Neuve-et-Labrador ;
- Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires autorisés de Terre-Neuve-et-Labrador;
- Association des infirmières et infirmiers autorisés des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut ;
- Gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, Registrar, Licences professionnelles, santé et services sociaux;
- Association des infirmières et infirmiers autorisés des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut ;
- Gouvernement du Nunavut, ministère de la Santé ;
- Association des infirmières et infirmiers autorisés du Yukon, et ;
- Gouvernement du Yukon, ministère des Services communautaires du Yukon.