Le nombre d’infirmières au Canada a diminué pour la première fois en près de 20 ans, selon un nouveau rapport qui a incité deux organisations nationales d’infirmières en vue d’avertir que le pays a besoin d’améliorer la gestion de sa force de travail des soins de santé.
Le dernier rapport du champ de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) infirmier a constaté qu’en 2014, plus d’infirmières ont quitté la profession qu’entré.
Dans le même temps, le nombre d’infirmières qui travaillent effectivement sur le terrain a continué de grimper l’an dernier, en hausse de 2,2 pour cent à partir de 2013, en accord avec la croissance stable des 10 dernières années.
« La somme de tous les nombres est un resserrement du marché du travail en soins infirmiers », a déclaré Karima Velji, présidente des infirmières et infirmiers du Canada (AIIC), dans un communiqué. L’AIIC est une organisation professionnelle qui défend les politiques publiques pro-infirmières.
Andrea Porter-Chapman, responsable de l’ICIS, l’information de la force de travail de la santé, a déclaré qu’il est trop tôt pour dire si la chute dans l’offre marque le début d’une pénurie de personnel infirmier au Canada ou un soubresaut d’un an dû à un changement de réglementation en Ontario.
En 2014, l’Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario a mis en place une nouvelle règle qui ne permet pas aux membres de renouveler leurs licences, à moins qu’ils aient pratiqué les soins infirmiers dans la province au cours des trois dernières années. Cela a contribué à-ce que 15 836 infirmières sortent officiellement de la profession en Ontario en un an.
Le nombre d’infirmières a chuté dans six provinces: Terre-Neuve-et-Labrador (-0,7 pour cent), à l’Île-du-Prince-Édouard (en baisse de 3,5 pour cent), au Nouveau-Brunswick (-0,9 pour cent), en Ontario (en baisse de 2,6 pour cent), la Colombie-Britannique ( en baisse de 0,9 pour cent) et dans les Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut, qui, ensemble, ont connu une baisse de 3,2 pour cent.
En outre, le nombre d’étudiants admis aux programmes de soins infirmiers d’entrée de gamme a diminué entre 2009-2010 et 2010-2011, l’année la plus récente pour laquelle l’ICIS a été en mesure d’obtenir des chiffres nationaux.
La Fédération canadienne des syndicats d’infirmières (FCSII), une organisation qui représente près de 200 000 infirmières et étudiants en soins infirmiers de huit syndicats provinciaux, a déclaré que le recul de l’offre a peut-être déjà conduit à une augmentation des heures supplémentaires et à de l’absentéisme.
Le dernier rapport de la FCSII a constaté que les infirmières à travers le pays ont travaillé plus de 19 millions d’heures supplémentaires en 2014, 20 pour cent de celles-ci non rémunérées.
« La diminution de l’offre de soins infirmiers combinée à une main-d’œuvre vieillissante et moins d’élèves admis à soins infirmiers est un signe que notre force de travail des soins de santé est en transition », a dit la présidente de la FCSII Linda Silas dans une déclaration. « Pour assurer la sécurité des patients et un système de santé durable, nous avons besoin d’un plan des ressources humaines de la santé nationale. »