Les productions cinématographiques au Canada qui utilisent des acteurs non canadiens souffriront des nouvelles règles de travailleurs étrangers temporaires, selon les initiés de l’industrie.
Sous la réforme du ministre de l’emploi, Jason Kenney, le programme des travailleurs étrangers temporaires, les acteurs internationaux du cinéma et de la télévision, ainsi que les équipes de production seront classés comme des travailleurs étrangers temporaires et soumis à des frais de 1000 $ et une période d’attente de 15 jours.
Shawn Williamson, président de Brightlight Pictures à Vancouver, qui produit des séries télévisées comme les sorcières de l’East End de Fox et les Maîtresses d’ABC, a dit que s’ils ne peuvent pas faire entrer les acteurs américains rapidement pour contourner leurs horaires, ils perdront des opportunités.
M. Williamson a mentionné qu’il est déjà au courant d’un cas où un tournage a dû être reporté, en raison d’un permis qui n’a pas été accordé à temps.
À Ottawa, les musiciens étrangers qui entrent au Canada sont aussi exemptés des nouvelles règles. Ceux qui viennent au Canada pour un temps limité, dans tout lieu, ne sont pas tenus d’obtenir un permis de travail.
Cependant, il n’est pas prévu de faire de même pour les producteurs et les acteurs étrangers.
Le nouveau programme vient avec une augmentation des frais de permis de travail, qui passent de 275 $ à 1000 $, pours chaque poste de travailleur étranger temporaire demandé par un employeur.
L’industrie du cinéma et de la télévision au Canada emploie des milliers de personnes, locaux et étrangers, et soutient plusieurs industries de ramification comme les traiteurs, les entreprises de location de voitures, et les accessoires des magasins de location.
Peter Leitch, président de la Motion Picture Association de l’industrie de la production en Colombie-Britannique, a dit que c’est comme taxer des touristes en visite au Canada. « Ces personnes apportent de l’argent ici, ils vont dépenser de l’argent dans l’économie … l’industrie apporte un milliard de dollars en Colombie-Britannique seulement, mais tout cela pourrait disparaître très rapidement », a-t-il dit.
M. Williamson a été particulièrement déçu de la période d’attente de 15 jours. Il craint que si cela ne change pas, les studios américains pourraient facilement se retirer du Canada. « [Ils] vont commencer à envisager d’autres alternatives. Ils pourraient facilement se tourner vers la Louisiane et profiter des incitations là », a-t-il dit.
La Colombie-Britannique attire les studios américains pour plusieurs raisons. « Il y a la faiblesse du dollar canadien, c’est le même fuseau horaire que Los Angeles, il y a des conditions météorologiques modérées et une solide équipe », a expliqué M. Williamson.
Tom Murray, qui travaille dans les publicités télévisées, a déclaré que les frais de1000$ vont tuer l’entreprise. « Le Canada impose les étrangers qui viennent au Canada avec des emplois bien rémunérés, respectueux de l’environnement pour les Canadiens. Il y a beaucoup d’autres pays dans le monde qui leur permettent d’entrer gratuitement. »
Source: National Post