Cinq fois plus de personnes sont entrées illégalement au Québec en 2016 par rapport à l’année précédente, selon l’Agence des services frontaliers du Canada.
L’augmentation notable – à plus de 1200 demandes de statut de réfugié en 2016 – pourrait être liée à l’élection de Donald Trump en tant que président. Trump a été élu le 8 novembre 2016 et un plus grand nombre de personnes ont franchi la frontière illégalement pendant ce mois que pendant toute l’année 2015.
Ceux qui traversent la frontière vers la province francophone ne sont généralement pas des citoyens américains.
Syriens, Soudanais et Yéménites sont les principales nationalités, créant l’impression que les immigrants américains fuient une éventuelle répression de Trump.
L’ASFC affirme que 90 pour 100 de ceux qui traversent la frontière illégalement sont capturés par l’entremise de renseignements provenant de résidents et d’enregistrements de vidéosurveillance.
Ils sont examinés pour des conditions médicales et ensuite la majorité dépose une demande de statut de réfugié, après quoi ils sont vus par un juge dans les deux mois. Environ 60 pour 100 de ces audiences aboutissent à l’obtention du statut de réfugié au Canada pour ces individus.
L’ASFC a été critiquée pour avoir utilisé des prisons provinciales pour détenir des détenus en immigration. Généralement, seuls ceux qui enfreignent la loi, par exemple en apportant des drogues ou d’autres produits de contrebande au-delà de la frontière, sont mis en prison.
Si les fonctionnaires ne peuvent établir l’identité de l’individu ou si ce dernier est considéré comme un risque de fuite ou un problème de sécurité, ils peuvent le mettre en détention.
Dans le cadre du système de détention de l’immigration, certains sont logés dans des prisons provinciales, bien que l’ASFC travaille à réduire au minimum le nombre de personnes traitées de cette façon.
Le Canada a été critiqué de l’intérieur et de l’extérieur pour sa politique de maintien indéfini des détenus en immigration.
La campagne visant à rendre l’ASFC plus transparente a pris de l’ampleur en mai 2016 alors qu’un homme de 24 ans est décédé dans une prison provinciale d’Edmonton, devenant ainsi le 15e à décéder sous la garde de l’ASFC depuis 2000.
Plus de 100 avocats ontariens ont signé une lettre ouverte à Yasir Naqvi, directeur de la Sécurité communautaire et des Services correctionnels de l’Ontario, exprimant des inquiétudes quant à la violation des droits fondamentaux des détenus.
En vertu d’une entente intervenue en octobre 2014, l’ASFC peut transférer des prisonniers sans explication des centres de détention d’immigrants aux prisons provinciales.
La transparence est également essentielle, selon le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, qui rajoute que le libre accès aux Nations Unies, à la Croix-Rouge canadienne, à des conseillers juridiques et spirituels doivent être maintenus et toutes les plaintes doivent être traitées avec le plus grand soin.
Goodale dit qu’un quart de million de voyageurs traversent la frontière canadienne chaque jour. En moyenne, 400 personnes sont détenues si elles ne répondent pas aux exigences légales, ne peuvent être identifiées ou sont considérées comme un risque de fuite ou de sécurité.
Trump a promis de réprimer les migrants clandestins aux États-Unis, dont on estime le nombre à environ 11 millions. Il a déclaré un plan pour expulser ou emprisonner « deux ou trois millions » d’entre eux qui ont un casier judiciaire, même s’il n’a pas divulgué comment il arrivera à ce résultat.
Cela pourrait expliquer pourquoi certains de ces immigrants tentent de traverser la frontière avant l’inauguration du 20 janvier.