Le gouvernement Trudeau est critiqué pour prendre trop de réfugiés syriens qui, dit-on, auront bien du mal à trouver un emploi au Canada. L’objectif initial de 25 000 a été rapidement atteint en Février et les derniers niveaux d’immigration permettent d’anticiper près de 40 000 autres personnes admises en 2016, la plupart du temps de la Syrie. Une discussion beaucoup plus simple qui devrait nous occuper est celle concernant la manière d’accueillir des étudiants étrangers et par la suite comment les garder à long terme au pays. Non seulement leurs frais de scolarités aident à subventionner les établissements d’enseignement supérieur, mais ils contribuent également à élargir le débat en classe, de même, ils ajoutent au capital humain du pays d’accueil. La plupart rentre chez eux après avoir obtenu des contacts précieux qui les aideront plus tard à faire des affaires avec le pays où ils ont étudié. Ceux qui sont autorisés à rester et à joindre le marché du travail, utilisent ce qu’ils ont appris afin de parfaire leurs compétences et gagnent bien leur vie en travaillant dans de nombreuses professions et métiers spécialisés.
Un diplômé étranger instruit au pays est susceptible d’être bien adapté au marché, parlant couramment la langue nationale et étant à l’aise avec les coutumes. Les pays où l’anglais est la langue principalement parlée, sont ceux qui bénéficient également le plus du capital humain enrichi par les diplômés étrangers. La mise en valeur des processus d’accueil d’étudiants étrangers est un choix qui a un faible coût à court terme et qui apporte des retombées importantes à long terme.
Le Canada se classe quatrième en tant que destination mondiale pour les étudiants étrangers, après les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Australie. Après les ressources naturelles, l’éducation est maintenant la plus grande exportation de l’Australie. Au cours des dernières années, le pays est devenu une destination attrayante pour les étudiants étrangers grâce à la faiblesse du dollar australien et les règles entourant les visas facilitent également l’accès à la résidence permanente.
En 2014, le Canada s’est fixé comme objectif de doubler le nombre annuel d’admissions d’étudiants étrangers d’ici 2022, ce qui ferait passer le nombre total par année de 200 000 à 400 000 sur 8 ans. Dans un effort pour atteindre cet objectif, les demandes pour un visa d’étude ont été facilitées et les étudiants étrangers ont obtenu le droit de rester et de travailler jusqu’à trois ans après leur diplôme. Ceux qui voulaient faire du Canada leur nouveau chez-soi avait alors une bonne chance de se voir accorder la résidence permanente avec une seule année d’expérience de travail.
Cependant, en Janvier 2015, le gouvernement conservateur a introduit le système d’immigration Entrée Expresse touchant les travailleurs de compétences économiques, ce qui a eu pour conséquence incidente d’exclure les étudiants internationaux diplômés possédant une expérience de travail au Canada de la possibilité de se qualifier en vertu des nouvelles règles.
Sous le système Entrée Express, les demandes d’immigration sont classées en ordre sur la base d’un système de points. Cependant, celui-ci n’accorde pas suffisamment de points pour l’éducation et l’expérience de travail au Canada. Les personnes ayant un diplôme étranger qui est « équivalent » à un canadien, marquent le même nombre de points que ceux possédant des diplômes d’institutions canadiennes. Le problème avec cette approche est qu’Entrée Express ne reconnaît pas que les qualifications canadiennes sont plus appréciées par les employeurs canadiens que les diplômes étrangers « équivalents ».
Les statistiques confirment que d’ici 2030 le Canada sera entièrement dépendant de l’immigration pour assurer la croissance sa population. Les employeurs canadiens de nombreuses industries comptent plus que jamais sur l’afflux de travailleurs étrangers afin de développer une économie fondée sur le savoir et de maintenir un avantage concurrentiel à l’international. L’immigration est essentielle dans la plupart des pays de l’OCDE, mais surtout au Canada, en partie pour compenser les ralentissements démographiques incluant les faibles taux de fécondité, le vieillissement de la population, un taux de dépendance des personnes âgées de plus en plus élevé, la diminution de la main-d’œuvre et les taux élevés d’émigration.
Le gouvernement libéral a récemment proposé des modifications aux règles de citoyenneté, en diminuant le temps nécessaire à un étudiant étranger pour devenir citoyen canadien. Ceci est un pas dans la bonne direction. Mais il faut prioriser les modifications à amener au système Entrée Express et ainsi qu’exonérer les employeurs canadiens qui veulent engagés des diplômés étrangers ayant une formation suffisante au Canada, d’avoir à publier préalablement le poste offert. En même temps, des révisions sont nécessaires pour donner aux diplômés étrangers qui travaillent dans leur domaine au Canada des points supplémentaires pour se qualifier.
Le système actuel d’immigration au niveau fédéral a besoin d’être amélioré. À moins que des changements soient rapidement faits pour fournir aux étudiants étrangers un chemin facilitant l’accès à la résidence permanente, les efforts du Canada pour accroître sa position en tant que destination internationale populaire pour étudiants étrangers seront vains. Plus important encore, les entreprises canadiennes vont perdre une précieuse source d’immigrants qui possède des liens important avec le Canada. La transition des étudiants étrangers entre les universités et le marché du travail canadien doit devenir une priorité pour le gouvernement Trudeau.
Colin R. Singer est avocat en immigration pour https://immigration.ca et associé directeur de Recruteurs Globaux de Montréal.
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