Une figure clé de l’un des partis d’opposition écossais a demandé que le pays du nord du Royaume-Uni reçoive des pouvoirs d’immigration similaires à ceux de la province de Québec au Canada.
Kezia Dugdale, tête du Parti travailliste écossais, affirme que le pays peut se protéger de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne en dirigeant son propre système d’immigration.
Le Québec jouit de la liberté de gérer ses propres politiques d’immigration et de choisir qui il apporte depuis la signature d’un accord avec le gouvernement fédéral canadien en 1978. L’Entente du Québec de 1991 est devenue l’accord modèle pour toutes les provinces afin de subséquemment négocier leurs propres ententes avec Ottawa sur l’autorisation d’immigration partagée.
Les pouvoirs dont jouit la province francophone sont controversés étant donné que les neuf provinces canadiennes restantes n’ont pas les mêmes libertés que le Québec.
Alors que le Royaume-Uni se prépare à entamer des négociations sur ce qui est qualifié de « dur Brexit », l’Écosse veut se protéger des risques potentiels liés à la sortie du marché unique.
Une des raisons principales pour lesquelles la Grande-Bretagne a voté pour quitter l’UE est de reprendre le contrôle de ses frontières, qui sont actuellement ouvertes à tout le bloc en vertu des règles de la liberté de mouvement.
Dugdale a déclaré: « Nous devons examiner sérieusement la possibilité de prendre des décisions au sujet de l’immigration à un niveau plus local, à l’instar du modèle qui est en place au Canada. Cela permettrait à différentes régions du Royaume-Uni d’avoir une politique d’immigration qui répond à leurs besoins particuliers ».
Elle a dit que le Parti travailliste écossais avait l’intention de consulter des fonctionnaires au Canada et au Québec pour tenter de préciser comment la politique pourrait fonctionner en Écosse.
En juillet 2016, les premiers ministres provinciaux du Canada se sont réunis pour demander pour tous d’obtenir les mêmes pouvoirs d’immigration que le Québec.
Le contrôle de l’immigration est une question controversée entre les gouvernements provinciaux et territoriaux et les politiciens au niveau fédéral.
Le Québec a utilisé son pouvoir d’élaboration de politiques pour promouvoir son propre programme de travailleurs qualifiés et pour poursuivre le Programme pour les investisseurs immigrants du Québec(PIIQ), une source de controverse en Ontario et en Colombie-Britannique, puisque de nombreux candidats ont fini par s’installer à Toronto et à Vancouver.
Plusieurs des premiers ministres provinciaux ont individuellement demandé que les plafonds des programmes des candidats des provinces soient assouplis afin que davantage d’immigrants spécialisés puissent être emmenés.
Un communiqué publié lors des pourparlers du Conseil de la fédération à Whitehorse, au Yukon, qui a eu lieu en juillet, a déclaré: « L’immigration est un facteur économique essentiel et une partie intégrante de la société canadienne ».
« C’est une responsabilité partagée et les provinces et les territoires sont bien placés pour définir et façonner le système d’immigration du Canada en partenariat avec le gouvernement fédéral. »
« Les provinces et les territoires comprennent mieux comment les besoins de leurs économies et de leurs marchés du travail peuvent être résolus par l’immigration. »
« Les premiers ministres appellent le gouvernement fédéral à accroître les niveaux d’immigration économique, notamment en augmentant les plafonds des programmes des candidats provinciaux et territoriaux afin de permettre aux administrations de répondre aux besoins du marché du travail local. »