La Ministre de l’Immigration du Québec, Kathleen Weil, a annoncé que la province se prépare à réexaminer sa politique d’immigration, qui a été mise en place depuis 25 ans et qui nécessite une réforme majeure.
Weil a affirmé que le système doit changer dans la façon de sélection, accueil et intégration des immigrants sur le marché du travail. Au centre de la discussion sera la relation existante entre les nouveaux arrivants et la société québécoise, le processus de sélection, l’importance des systèmes de valeurs, la régionalisation, les exigences linguistiques françaises, les pays d’origine privilégiés, et la reconnaissance des qualifications étrangères d’enseignement et de formation.
Dans les prochaines semaines, il y aura des audiences de consultation publique où environ 50 intervenants participeront. Le débat sur ces questions finira par façonner une nouvelle politique d’immigration du Québec. Weil a déclaré qu’elle s’attendait à un débat de grande portée et qu’elle était « très ouvert à tout ce qui sera proposé ».
En outre, une autre consultation devrait avoir lieu plus tard cette année pour aborder deux aspects importants de l’immigration – le nombre maximal d’immigrants à être autorisé au Québec chaque année, et les pays d’origine privilégiés. À l’heure actuelle, le Québec reçoit entre 50 000 et 55 000 immigrants par année, la plupart des nations africaines. Les chiffres de 2009-2013 révèlent qu’un des cinq immigrants au Québec provient du Maroc ou d’Algérie.
Le nouveau modèle du Québec peut être inspiré par Ottawa, en se concentrant davantage sur la nécessité d’adapter les immigrants qualifiés avec les emplois disponibles. Ottawa a modifié son processus d’immigration l’année dernière pour attirer de nouveaux immigrants en portant attention principalement sur les emplois vacants, et ainsi imposant aux requérants de produire une « déclaration d’intérêt » d’immigration au Canada avec la preuve de compétences qui correspond aux exigences des employeurs.
Weil a dit que la recherche des candidats appropriés devra être « plus compétitive » que par le passé. Les consultations comprendront des employeurs de différents secteurs de la province pour définir leurs besoins en personnel et fournir des « profils » de travailleurs qualifiés. En outre les associations professionnelles seront poussées à reconnaître les qualifications étrangères d’enseignement.
Le taux de chômage chez les immigrants au Québec a été à la hausse, un facteur qui jouera également un rôle dans la réforme de l’immigration. L’année 2013 a vu un taux de 11,6% de chômage pour les nouveaux immigrants au Québec, environ 4% plus élevé que le chômage dans la population générale. L’écart existait même si la plupart des nouveaux arrivants étaient bien éduqués, les statistiques montrant que 57% avaient au moins 14 ans de scolarité.
Le nouveau plan d’action et de politique en matière d’immigration du Québec sera produit à la suite de vastes consultations. Weil présentera un projet de loi proposant de moderniser la loi actuelle sur l’immigration. Weil a affirmé que le nouveau projet de loi serait « la dernière pièce de cette grande réforme ».
Les exigences linguistiques est un autre sujet qui aura besoin d’un réexamen par le gouvernement provincial qui devra se prononcer sur le niveau souhaité de compétence qu’un candidat doit avoir dans la langue française. Les statistiques actuelles révèlent que 43% des immigrants qui arrivent au Québec ne savent aucun mot de français quand ils arrivent. Weil estime que les nouveaux arrivants doivent avoir une connaissance suffisante du français nécessaire pour travailler et s’intégrer dans la société québécoise.