Dans une lettre envoyée aux députés conservateurs et obtenue par le Herald, le ministre fédéral de l’Emploi, Jason Kenney, dit qu’une série de mesures transitoires ont été mises en place pour « aider à répondre aux préoccupations légitimes qui ont été soulevées par les employeurs en Alberta. » Les nouvelles mesures aideront les travailleurs étrangers temporaires à faire la transition à la résidence permanente s’ils ont déjà appliqué en vertu du Programme des candidats de l’Alberta, mais risquent de voir leur permis de travail venir à échéance avant que leurs demandes ne soient traitées.
Le 1 avril est la date limite après laquelle un TET qui est arrivé en 2011 ou plus tôt verra son contrat de travail expirer. Selon la nouvelle politique de l’Alberta, les travailleurs étrangers temporaires qui sont touchés par ce délai imposé par le gouvernement fédéral seront éligibles pour une seule fois, à un permis de travail de transition d’un an, tant qu’ils ont déjà appliqué pour l’immigration et sont en attente d’entendre l’état de leur application.
Le gouvernement fédéral fournira également une exemption de temps à ces travailleurs, ce qui leur évitera d’être comptabilisés en vertu des règles imposées en juin dernier, qui obligent les employeurs à s’assurer que pas plus de 10% de leur force de travail est composée de TET à bas salaires . L’exemption signifie que les employeurs pourront continuer à obtenir les approbations pour attirer de nouveaux travailleurs étrangers temporaires tandis que leurs travailleurs existants poursuivent leur demande d’immigration permanente.
On estime que plus de 1 000 des 10 000 personnes qui attendent actuellement en file d’attente de nomination provinciale de l’Alberta pourraient être admissibles à participer.
Le ministre provincial de l’Emploi, Ric McIver, a confirmé que « plusieurs milliers » de travailleurs étrangers vivant actuellement en Alberta pourraient voir leur permis de travail expirer le 1 avril. Alors que certains de ces travailleurs sont admissibles à demander la résidence permanente à travers le Programme des candidats des immigrants de l’Alberta, un volume élevé de demandes signifie des délais de traitement variant de 12 à 25 mois.
Afin de demander la résidence permanente, les candidats doivent avoir un permis de travail actif. Cependant, les temps d’attente de l’AINP signifient que de nombreux travailleurs pourraient se trouver encore dans la file d’attente lorsque leur permis expirera le 1er avril.
La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante estime que cela est une cause de frustration importante pour les employeurs, dont beaucoup ont peur de perdre certains de leurs employés les meilleurs et les plus expérimentés. L’imminence de l’échéance d’avril est pour beaucoup un problème.
Les représentants de l’industrie des services alimentaires ont fait l’éloge du mouvement en disant: « Nous faisons tout notre possible pour embaucher des Canadiens en premier. . . Mais tout le monde n’est pas fait pour travailler dans le stress élevé de l’industrie de la restauration à haute pression. Dans de nombreux cas, ces (TET) sont des travailleurs qui ont travaillé ici et établi des racines dans les collectivités albertaines. Ils seront de très bons Albertains, et il serait injuste que leurs applications soient rejetées parce que leur permis de travail a expiré. »
Cependant, d’autres estiment qu’il y a encore trop d’incertitudes sur ce que ces changements signifient réellement. Des questions demeurent sur le nombre de permis de transition qui seront effectivement disponibles. Il y a des préoccupations sur le fait qu’une prolongation d’un an ne sera pas suffisante étant donné que cela pourrait prendre jusqu’à deux ans pour obtenir une approbation à travers le Programme des candidats de l’Alberta.
Jason Kenney dit qu’il est confiant que les nouvelles mesures ne viendront pas « compromettre » les réformes au programme TET instituées par le gouvernement fédéral en juin. En plus de limiter le nombre de travailleurs étrangers à bas salaire qu’un employeur peut embaucher, les réformes limitent également l’accès à des travailleurs étrangers disponibles pour les employeurs dans les zones de chômage élevé et rendent le processus de demande de travailleurs étrangers temporaires plus coûteux.