Le 9 avril 2019 – Le Système d’immigration du Québec continue de faire l’objet d’une controverse après la décision d’une Cour supérieure d’obliger le gouvernement à traiter les demandes en instance.
Dans la dernier vidéo en directe d’immigration.ca, l’avocat en immigration Colin Singer résume la situation actuelle d’un point de vue juridique. Il discute des résultats probables pour les candidats qui font partie de l’arriéré, et donne son point de vue sur les options pour les candidats potentiels au Québec et sur la situation des employeurs.
Regardez la vidéo ci-dessous ou lisez ce qui suit pour en savoir plus.
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Singer sur le statut actuel de l’immigration au Québec
Comme nous le savons tous, il y a cette controverse au Québec avec un arriéré de demandes. Il s’agit de plus de 45 000 personnes concernées lorsque les demandeurs principaux et les personnes à charge sont inclus. Certains de ces candidats ont postulé même il y a 10 ans.
Le problème avec les demandes aussi anciennes est, évidemment, que les documents et les tests de langue sont maintenant obsolètes. Même dans le cas idéal où les demandes sont à jour, les chiffres montrent que seulement 50% des candidats réussissent.
La nouvelle loi de la Coalition Avenir Québec permettra au gouvernement d’annuler les demandes en cours de traitement qui n’ont pas encore été finalisées jusqu’au 7 février 2019. Le gouvernement cherche à économiser entre 5 et 10 millions de dollars pour le traitement de ces demandes.
Le gouvernement a présenté un projet de loi puis a commencé à agir comme si la loi était déjà en vigueur. À compter du 7 février, ils ont commencé à écrire aux candidats pour leur dire « Nous ne traiterons pas vos demandes en attente ». Cela a conduit à une contestation judiciaire, qui a été décidée par la Cour supérieure du Québec le lundi 25 février.
Singer sur le déroulement des arguments juridiques
Les plaignants dans cette affaire étaient l’Association des avocats en droit de l’immigration du Québec et deux requérants individuels. Ils ont fait valoir que le gouvernement du Québec n’a pas le pouvoir d’agir comme si la loi était adoptée. Ils ne peuvent pas ignorer la loi actuelle qui oblige le gouvernement à traiter les affaires jusqu’à l’adoption de la nouvelle loi. Cela viole les droits des candidats qui ont le droit d’être traités. Sans surprise, la cour a accepté et a ordonné au gouvernement de respecter la loi.
Le gouvernement a affirmé avoir le pouvoir inhérent de gérer le système d’immigration de la manière la plus efficace. Elle a interprété cela comme étant capable de commencer à appliquer la nouvelle loi en ne traitant pas les demandes en attente pendant la période intérimaire.
La Cour supérieure du Québec n’était pas d’accord avec ce point de vue. Cela a forcé le gouvernement du Québec à commencer à traiter ces demandes. La tentative du gouvernement d’agir de la sorte n’était pas légalement autorisée. Ignorer les anciennes applications est totalement illégal.
Singer sur le pouvoir du gouvernement du Québec d’annuler des demandes d’immigration
Beaucoup dans l’industrie sont mécontents de cette politique. C’est injuste et inhumain pour tant de personnes, qui attendent depuis trop longtemps que leurs demandes soient traitées.
Mais être injuste est différent d’être légal. Le gouvernement a le pouvoir d’adopter une nouvelle loi qui affectera toutes les demandes présentées précédemment. C’est une caractéristique des lois sur l’immigration québécoise et fédérale. Les gouvernements peuvent essayer de remédier aux inefficiences perdues depuis des années en annulant les demandes et en rendant les frais de traitement. C’est une réalité au Canada.
Le gouvernement du Québec adoptera probablement cette loi très sévère avant la pause estivale qui débutera le 1er juillet 2019.
La Cour a été informée de la rapidité avec laquelle le Québec peut travailler pour traiter les demandes en retard. À son apogée, le Québec pourrait traiter 2 000 cas par mois. Cela a abouti à environ 1 000 approbations. C’était en 2015.
Mais la cour a décidé de ne pas définir la vitesse à laquelle le gouvernement du Québec doit traiter les 18 000 demandes en instance.
Nous attendons maintenant les quatre prochains mois pour que les personnes proches du front puissent être traitées. Nous savons qu’il est peu probable que le Québec approuve beaucoup plus de 1 000 dossiers de l’arriéré, même s’ils avaient le reste de 2019.
Le gouvernement donnera la priorité à ceux qui travaillent ici et à ceux qui étudient ici. Si vous travaillez ou étudiez ici et si vous avez une candidature en attente, vous devez vous assurer de respecter les exigences du programme d’expérience professionnelle (PEQ).
Vous devez savoir que parler français est une exigence essentielle du programme d’expérience professionnelle.
Singer sur les délais d’attente des visas de résidence permanente du Canada
C’est une autre question controversée. Le Québec a son propre pouvoir d’émettre des certificats de sélection du Québec. Une fois que cela se produira, le gouvernement fédéral procédera à des contrôles médicaux et à des contrôles de sécurité. Il y a toujours un certain nombre de personnes qui sont approuvées par le Québec et qui attendent ensuite leur visa fédéral.
À l’heure actuelle, plus de 41 000 demandeurs approuvés du Québec attendent leur visa de résident permanent.
Cela s’ajoute aux 18 000 dossiers en retard au Québec. Le gouvernement du Québec est venu sur une plate-forme pour réduire les niveaux d’immigration. Ils ont déposé leur plan en décembre avec une réduction de 20%. Cela signifie que si vous recevez une approbation du Québec aujourd’hui, vous ne viendrez pas au Canada avec un visa de résident permanent canadien en main avant plus de deux ans. Les personnes qui ont déjà été approuvées par le Québec peuvent faire le calcul pour anticiper ce à quoi elles peuvent s’attendre pour les temps d’attente futurs.
Singer sur l’action que peuvent entreprendre les candidats et les employeurs
Le message aux personnes qui envisagent de se rendre au Québec dans le but de venir ici en permanence est de considérer d’autres programmes que le Québec.
Si vous parlez français, le Québec pourrait être une option pour vous, mais étant donné ce qui se passe, vous voulez éviter le système si vous en êtes capable.
Si vous êtes un employeur, vos options sont limitées. Attendez-vous à des frustrations, attendez-vous à devoir continuer à obtenir des permis de travail renouvelés. Être un employeur québécois et classer vos travailleurs avec la résidence permanente au Canada prendra plus de temps que jamais auparavant.
Une réalité sous-jacente importante est que le Québec est un endroit merveilleux pour trouver du travail et profiter d’une qualité de vie élevée. Il est idéal pour les candidats qui ne sont pas pressés de recevoir la résidence permanente et qui se contentent de travailler au Québec avec un statut temporaire renouvelable pendant le traitement de leur statut de permanent. C’est une question de gestion des attentes.
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