Le recrutement d’’infirmier/infirmière formés à l’étranger a rebondi aux niveaux d’avant la pandémie l’année dernière, le Canada ayant accueilli 1 836 nouveaux résidents permanents venus au pays pour travailler en tant qu’infirmiers /infirmières autorisés et infirmiers psychiatriques/infirmières psychiatriques autorisés, révèlent les dernières données d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC).
Ce chiffre est comparable aux 1 840 en 2019, la dernière année complète avant l’arrivée de COVID-19 dans le pays.
Au cours des deux années suivantes, l’immigration d’infirmières formées à l’étranger a chuté de façon spectaculaire et est restée faible. En 2020, première année de la pandémie, seulement 745 infirmiers/infirmières autorisés et infirmiers psychiatriques/infirmières psychiatriques autorisés sont devenus de nouveaux résidents permanents au Canada, soit une baisse de 59,5 %.
En savoir plus
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- L’immobilisation de l’Entrée Express au Canada a fait chuter les demandes d’immigration auprès d’IRCC en 2022
- L’Ontario émet 908 invitations ciblant les professions du secteur des technologies, de la santé et des métiers spécialisés
Les choses ne se sont pas beaucoup améliorées en 2021. Bien que le nombre d’infirmiers/infirmières autorisés et infirmiers psychiatriques/infirmières psychiatriques autorisés devenus résidents permanents s’est levé à 866, il s’agissait toujours de 52,9 % de moins que le niveau d’avant la pandémie.
Avec la chute brutale du nombre d’infirmiers/infirmières formés à l’étranger arrivant au Canada et la forte augmentation de la demande de services de santé dans le pays en raison des mutations du coronavirus tout au long de la pandémie, la pression sur les autorités sanitaires est devenue palpable.
Une recherche d’emplois en soins infirmiers au Canada le 21 mars a généré 12 373 offres d’emploi.
Le gouvernement fédéral et certaines provinces ont relevé leur niveauet pris des mesures pour améliorer le recrutement des infirmiers/infirmières.
Ottawa a injecté 1,5 million de dollars dans le Réseau national de navigation pour les nouveaux arrivants, un réseau pancanadien qui soutient les professionnels des secteurs de l’établissement, de la santé et des services sociaux qui aident les nouveaux arrivants au Canada. Ces fonds visaient à éliminer les obstacles au travail au Canada auxquels sont confrontés les professionnels de la santé formés à l’étranger et à les aider à trouver des emplois ici.
L’IRCC a également ouvert la porte aux aides-infirmiers et aides-soignants du monde entier pour immigrer au Canada par le biais du Programme des travailleurs qualifiés (fédéral) (PTQF) du système d’Entrée express, ouvrant la voie aux travailleurs de la santé pour venir au pays.
Ce changement apporté auPTQF est entré en vigueur le 16 novembre de l’année dernière lorsque l’IRCC a ajouté 16 nouveaux emplois à sa liste de professions admissibles dans le cadre de ce programme d’immigration des travailleurs.
Cela a augmenté le nombre de professions admissibles en vertu duPTQFà 370 le même jour où la Classification nationale des professions (CNP) 2021 est entrée en vigueur à l’IRCC.
La décision d’inclure les aides-infirmiers et les aides-soignants dans la liste des professions admissibles en vertu du TQF fait suite à un appel de l’Association des infirmières et infirmiers du Canada (AIIC) visant à donner la priorité aux ressources humaines dans le secteur des soins de santé et à remédier à la pénurie de personnel infirmier dans l’ensemble du pays.
Les patients attendent de plus en plus longtemps au Canada en raison d’une pénurie d’infirmiers/infirmières
« Nous constatons que des patients au Canada attendent de plus en plus longtemps pour subir des interventions médicales et chirurgicales, tout en devant relever des défis croissants pour obtenir les soins nécessaires », a déclaré Sylvain Brousseau, président de l’AIIC, en juilletde l’année dernière.
« Seulement au cours des dernières semaines, nous avons entendu de nombreuses histoires concernant la fermeture des services d’urgence ou la réduction de leurs heures d’ouverture dans bien des régions du pays. La raison de cette crise est très claire : le Canada fait face une grave crise des effectifs de la santé et des pénuries d’infirmières et infirmiers ».
L’association des infirmières et infirmiers est allé jusqu’à affirmer que la viabilité du système de santé canadien ne pourrait être maintenue sans un investissement supplémentaire dans le personnel de santé.
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Ottawa a pris ce message à cœur
“Nous avons recours à tous les outils à notre disposition pour remédier aux pénuries de main-d’œuvre, plus particulièrement dans des secteurs clés comme les soins de santé, la construction et le transport.” a déclaré le ministre de l’Immigration, Sean Fraser.
“Ces modifications aideront les Canadiens qui ont besoin de ces services, et elles aideront les employeurs en leur fournissant un effectif plus solide sur lequel nous pouvons compter pour propulser notre économie vers un avenir prospère. Je suis ravi d’annoncer l’élargissement des voies d’accès à la résidence permanente au Canada pour ces travailleurs recherchés.”
Les emplois en soins infirmiers sont relativement bien rémunérés au Canada, jusqu’à 117 000 $ par an
Les données du Guichet emplois, le site Web du gouvernement fédéral consacré à la recherche d’emploi, fixent le salaire annuel médian d’uninfirmier/ infirmière autorisé ou et infirmiers/infirmières psychiatriques autorisésau pays à 78 000 $ sur la base standard de 37,5 heures de travail par semaine.
Le Québec a la distinction douteuse d’avoir le plus bas des bas salaires médians pour les infirmiers/ infirmières autorisés et les infirmiers/infirmières psychiatriquesautorisés(CNP 31301) à 47 287 $ par an sur la base d’une semaine de travail normale. À l’autre extrémité de l’échelle salariale, les données du Guichet-Emplois révèlent que les Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut offrent tous deux le salaire médian le plus élevé, soit 117 000 $ par an sur la base d’une semaine de travail normale.
Les gouvernements provinciaux du Canada essaient de se surpasser les uns les autres pour rendre le travail des infirmiers/infirmières formés à l’étranger aussi facile et accueillant que possible dans leurs systèmes de santé respectifs.
En janvier, la Colombie-Britannique a décidé d’accorder un allégement de 3 700 dollars aux infirmiers/infirmières formés à l’étranger en supprimant les frais de candidature et d’évaluation.
« Des infirmières et des infirmiers talentueux et qualifiés qui possèdent l’expérience adéquate veulent travailler en Colombie-Britannique pour prodiguer des soins de qualité, mais sont laissés sur la touche par un processus d’autorisation cher et compliqué, » a déclaré le premier ministre David Eby.
« Qu’ils aient été formés ou non dans la province, nous sommes prêts à accueillir ceux qui sont prêts à soigner les Britanno-Colombiens. »
Dans sa tentative d’attirer plus d’infirmiers/infirmières en Colombie-Britannique, cette province offre également un soutien financier et un processus d’évaluation plus rapide et plus efficace.
Lesinfirmiers/infirmières qui qui reprennent leur pratique après une période d’absence sont dispensés des frais de dossier de 300 $ et bénéficient d’un soutien financier de plus de 4 000 dollars pour couvrir les frais d’évaluation et de déplacement afin de les aider à réintégrer le personnel de santé. La Colombie-Britannique offre également des bourses de 10 000$ pour financer une formation supplémentaire nécessaire aux infirmiers/infirmières qui souhaitent reprendre leur pratique.
Le premier ministre de l’Ontario demande à l’Ordre des infirmières et infirmiers d’accélérer le processus de reconnaissance des titres de compétences
« En supprimant les obstacles qui empêchent un plus grand nombre d’infirmiers et d’infirmières de se joindre à notre personnel de santé, nous améliorons pour les gens de l’ensemble de la province l’accès aux services de santé dont ils ont besoin, quand ils en ont besoin, » a affirmé Adrian Dix, ministre de la Santé.
« Notre gouvernement continuera de prendre des mesures pour recruter et former un plus grand nombre d’infirmiers et d’infirmières pour répondre aux besoins des Britanno-Colombiens en soins de santé. En rendant les carrières en soins infirmiers plus accessibles en Colombie-Britannique, nous tenons notre engagement de bâtir un système de santé durable pour de nombreuses années à venir. »
Dans la province la plus peuplée du Canada, l’Ontario, le premier ministre Doug Ford a demandé à l’Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario (OIIO) en juin dernier de trouver des moyens de mettre en place un processus beaucoup plus rapidede reconnaître les diplômes des infirmiers/ infirmières formés à l’étranger.
« Nous avons besoin de plus d’infirmières et d’infirmiers, autant que possible », a déclaré M. Ford cette semaine. « Nous déployons tous nos efforts dans cette affaire ».
Pour ne pas être en reste, le ministre de l’Immigration du Québec, Jean Boulet, a tendu la main aux infirmiers/infirmières en Haïti, s’engageant à traiter en priorité leurs demandes de résidence temporaire et permanente, et les promettant de cours de perfectionnement rémunérés.
« Haïti sera ajouté à la liste des pays hautementprioritaires », a tweeté Boulet.« Le Québec a besoin de ces compétences pour combler ses pénuries de main-d’œuvre.
Avec cette annonce, les infirmiers/infirmières haïtiens ont rejoint ceux d’autres pays francophones, dont l’Algérie, le Cameroun, le Maroc, la Tunisie et l’île Maurice, pour être admissibles à la voie spéciale du Québec vers l’immigration et la reconnaissance des diplômes d’études pour jusqu’à 1 000 infirmiers/infirmières.
«Ce projet permettra d’accélérer le recrutement à l’international et la reconnaissance des compétences de ces infirmières et infirmiers qui contribueront plus rapidement à pourvoir les besoins de main-d’œuvre de notre réseau de la santé et des services sociaux, » a déclaré Boulet en français l’année dernière.
« Toutes les mesures mises en place visent à encadrer et à accompagner les personnes candidates, depuis leur pays d’origine et avant leur arrivée au Québec, afin d’accélérer leur intégration sur le marché du travail. C’est une formule gagnante pour le Québec et pour les personnes immigrantes qualifiées qui souhaitent enrichir notre réseau à la hauteur de leur compétence. »
Les infirmiers/infirmières se qualifient grâce à de nombreux programmes d’immigration économique
Les ressortissants étrangers qui possèdent les qualifications requises pour travailler au Canada en tant qu’infirmiers/infirmières peuvent utiliser leur expertise pour chercher des emplois ici et obtenir leur résidence permanente grâce aux nombreux programmes d’immigration économique aux niveaux fédéral et provincial, notamment par le biais du système Entrée Express, de l’un des programmes des candidats des provinces (PCP) ou du programme des travailleurs qualifiés au Québec.
Grâce au système d’entrée express, les infirmiers/infirmières peuvent souvent se qualifier pour PTQF, à condition que leur profil du système de classement global (SRC) obtienne un score suffisamment élevé.
Les infirmiers/infirmières peuvent également se qualifier pour venir au Canada par le biais du programme des travailleurs qualifiés du Québec à condition qu’ils obtiennent 50 points ou plus sur la grille de sélection de la province.
Les infirmiers/infirmièresautorisés titulaires d’un diplôme universitaire en soins infirmiers, les infirmiers /infirmières psychiatriques autorisés titulaires d’une licence ou d’un diplôme supérieur en soins infirmiers psychiatriques et lesinfirmiers/infirmières auxiliaires autorisés, ou les infirmiers/infirmières auxiliaires autorisés en Ontario, titulaires d’un diplôme d’études supérieures en soins infirmiers, sont tous les bienvenus au Canada.
La première étape pour un/une infirmier/infirmière qui envisage d’immigrer au Canada est de faire évaluer ses titres universitaires pour voir s’ils sont conformes aux normes canadiennes.
Le gouvernement canadien reconnaît cinq organisations pour l’évaluation des diplômes étrangers :
- World Education Services (WES) ;
- Service canadien d’évaluation de documents scolaires internationaux; (SCEDSI) ;
- Services d’éducation comparée (SSC) ;
- International Qualifications Assessment Service (IQAS), et ;
- International Credential Evaluation Service (ICES).
Une fois la vérification des études et des antécédents terminée, l’étape suivante consiste pour le futur immigrant à faire reconnaître ses titres de compétences en soins infirmiers au Canada par le Service national d’évaluation des soins infirmiers (SNEI), une étape qui coûte 650 US$.
La deuxième étape du processus pour le ressortissant étranger qui souhaite immigrer au Canada en tant qu’infirmier/infirmières consiste à créer un profil sur la page de demande du SNEI.
Celanécessite:
- La présentation de deux pièces d’identité qui doivent être notariées, des copies des documents originaux qui ont été signés, datés et tamponnés ;
- Un formulaire de formation d’infirmier/infirmière dûment rempli qui peut être téléchargé sur le site Web, rempli et signé avant d’être envoyé à l’école où l’infirmier/infirmièrea été formé(e) pour que les responsables de cette école le remplissent puis l’envoient directement auSNEI avec les dossiers académiques ou les relevés de notes, le programme des cours et les descriptions des cours et des syllabus ;
- Le formulaire d’inscription à l’ordre des infirmiers, qui doit être envoyé à l’autorité chargée de délivrer les autorisations d’exercer dans le pays d’origine de l’infirmier(ère) ;
- Le formulaire d’exercice de la profession d’infirmier(ère)/de l’emploi d’infirmier(ère), qui doit être signé et envoyé à tous les employeurs que l’infirmier(ère) a eu au cours des cinq dernières années afin qu’ils le remplissent et l’envoient au SNEI, et ;
- Les résultats du test linguistique IELTS du candidat à l’immigration, qui doivent être envoyés directement au SNEI par un organisme ou une société de test linguistique agréé.
Les infirmiers/infirmièresdoivent soumettre leurs demandes aux associations provinciales appropriées
Une fois que cela a été fait et que les documents ont été reçus par le SNEI, l’infirmier/infirmière peut soumettre sa demande et choisir le groupe d’infirmier/infirmières ainsi que l’association provinciale auprès de laquelle il ou elle souhaite soumettre sa demande.
Il s’agitnotamment de:
- Le British Columbia College of Nursing Professionals and Midwives ;
- Le College of Registered Nurses of Alberta
- Le College of Licensed Practical Nurses of Alberta ;
- Le College of Registered Psychiatric Nurses of Alberta ;
- Saskatchewan Registered Nurses Association ;
- Association des infirmières et infirmiers auxiliaires autorisés de la Saskatchewan ;
- Association des infirmières et infirmiers psychiatriques autorisés de la Saskatchewan ;
- Ordre des infirmières et infirmiers autorisés du Manitoba ;
- Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires autorisés du Manitoba ;
- Ordre des infirmières et infirmiers psychiatriques autorisés du Manitoba ;
- Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario ;
- Ordre des infirmières et infirmiers du Québec ;
- Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec ;
- Association des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick ;
- Association des infirmières et infirmiers auxiliaires du Nouveau-Brunswick ;
- Collège des infirmières et infirmiers de la Nouvelle-Écosse ;
- College of Registered Nurses of Prince Edward Island ;
- College of Licensed Practical Nurses of Prince Edward Island ;
- Ordre des infirmières et infirmiers autorisés de Terre-Neuve-et-Labrador ;
- College of Licensed Practical Nurses of Newfoundland and Labrador ;
- Association des infirmières et infirmiers autorisés des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut ;
- Gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, Registrar, Professional Licensing, Health and Social Services ;
- Association des infirmières et infirmiers autorisés des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut ;
- Gouvernement du Nunavut, ministère de la Santé ;
- Association des infirmières et infirmiers autorisés du Yukon, et ;
- Gouvernement du Yukon, ministère des Services communautaires du Yukon.