Les dernières années n’ont pas été bonnes pour les immigrants et la diversité multiculturelle – à travers le monde ou au Canada. Globalement, le flux de migrants est maintenant plus élevé que jamais auparavant dans l’histoire humaine. Une part croissante de ce flux provient de réfugiés fuyant les zones de conflit, plaçant une pression croissante sur les pays européens qui luttent pour maintenir des politiques d’ouverture et de logement.
Le Canada continue d’accepter plus de 200.000 immigrants chaque année. Toutefois, de nouvelles politiques du gouvernement fédéral resserrent les règles et rendent le pays moins accueillant. La charte des valeurs laïques de l’ancien gouvernement du Québec était un bon exemple dans cette province. Il semble maintenant que le gouvernement soit prêt pour un retour sous une forme atténuée.
Cela serait compréhensible si les attitudes des Canadiens au sujet de l’immigration et le multiculturalisme s’étaient détériorées. Mais ce n’est pas le cas. La dernière enquête de l’Institut Environics – menée le mois dernier avec les tendances révisées remontant aux années 1980 – montre que les attitudes des Canadiens sur ces questions se sont maintenues ou cultivées plus positivement au cours des cinq dernières années. Le public continue de croire que l’immigration est bonne pour l’économie, et est plus confiant sur la capacité du pays à gérer les réfugiés et les éléments criminels potentiels.
Les Canadiens continuent d’identifier le multiculturalisme comme l’un des symboles les plus importants du pays, et ce point de vue a été renforcé depuis 2010. La préoccupation permanente du public identifie les immigrés qui n’adoptent pas les valeurs canadiennes. Malgré qu’elle reste le point de vue majoritaire, cette préoccupation a diminuée depuis 2012.
Une autre tendance importante est la reconnaissance croissante des défis auxquels sont confrontés les groupes de minorités visibles au Canada. Des proportions croissantes de gens disent qu’il y a une discrimination permanente contre les musulmans, les peuples autochtones et, dans une moindre mesure, les Noirs Sud-Asiatiques. Plus particulièrement, il a été constaté qu’il y a une reconnaissance croissante parmi les Canadiens que des ethnies et groupes raciaux ont besoin de soutien de la société dans son ensemble pour relever ces défis.
Le Québec est souvent considéré comme moins accueillant pour les nouveaux arrivants. Par exemple, les Québécois continuent d’être plus susceptibles que les autres Canadiens à croire que les immigrants n’adoptent pas les bonnes valeurs. Cependant, ils sont aussi les moins préoccupés par le nombre d’immigrants qui arrivent sur les côtes canadiennes, et les plus conscients de la discrimination contre les musulmans. À l’échelle nationale, la croissance des attitudes positives sur certains aspects de l’immigration et du multiculturalisme est plus évidente chez les Canadiens avec les plus bas niveaux de l’éducation, ce qui peut être le signe qu’un changement fondamental de la société est en cours.
Enfin, tout le spectre politique, les partisans du Parti conservateur fédéral du Canada demeurent parmi les moins favorables à l’immigration et à la diversité ethnique.
Cette dernière enquête est loin d’être le dernier mot sur la direction que le pays prendra et il n’est pas vrai de dire que tous les Canadiens sont embrassés par l’immigration et la diversité ethnique. Cependant, ce que les résultats nous disent, à travers des faits empiriquement fondés, c’est qu’au milieu de l’augmentation des conflits ethniques mondiaux, des avertissements sinistres sur le terrorisme intérieur et une économie léthargique qui ne parvient pas beaucoup à remonter, la plupart de nous gardons la confiance en le Canada comme la plus société multiculturelle la plus accueillante du monde.