L’histoire nationale du Canada diffère de celle de la plupart des autres pays.
L’histoire du Canada au cours de ses 148 ans a été largement propulsée par la persuasion. L’histoire américaine a été plus souvent mise en forme par la guerre et la violence: la guerre révolutionnaire, guerre civile, guerres indiennes, guerres mexicaines, le lynchage et 300 millions d’armes dans des mains privées.
Ces différences dans la façon dont nous abordons les choses sont monumentales. Ils viennent du fait que l’histoire des deux pays sont si dissemblables, comme le sont les choix que chacun a faits le long du chemin. Au fil des années, les différences sont devenues une source de force et de faiblesse.
Les Etats-Unis ont été grandioses par rapport à la liberté et à la science – les forces les plus transformatrices pour faire des choses d’une meilleure façon depuis la Renaissance. Il y a encore beaucoup à faire, car la science et la liberté ont leurs limites. Très précisément, les États-Unis manque d’accommodement mutuel, qui est un élément très important pour le succès continu dans l’avenir.
Le Canada a un meilleur bilan dans ce domaine. Depuis ses débuts – en premier au Québec en 1608, puis à la Confédération en 1867 – Le Canada a eu trois très grandes réalisations. Tout d’abord, il a survécu – et pas seulement en tant que nation, mais comme celui qui comprend la province distinctive du Québec. Deuxièmement, il s’est fait une nation d’un océan à l’autre. Enfin, en dépit de ses divisions de nationalité, de culture, de langue, de religion et de classe, il a développé une perspective politique et socio-culturelle qui fonctionne.
Toutes ces réalisations peuvent être expliquées en grande partie par l’accommodement mutuel. Le Canada d’aujourd’hui est le produit de sa capacité d’adaptation mutuelle et d’une croyance dans un ordre sous-jacent partagé.
Mais ce fait historique est-il bien compris alors que nous nous préparons pour le 150e anniversaire de la Confédération en 2017?
Sept idées clés
Le projet du Narratif Canadien est une collaboration avec le projet de Monsieur Bill Innes, qui a passé sa carrière dans l’industrie mondiale du pétrole au Canada, en Europe, au Japon et aux États-Unis. Le but du projet est très simple: il faut que les Canadiens se demandent si le Canada a une histoire partagée; si cette histoire est en effet un accommodement mutuel et si la compréhension de cette histoire va nous renforcer pour l’avenir.
Au cœur du projet est l’idée que, à bien des égards, le Canada est encore « le pays inconnu », qui a inspiré le célèbre livre de1942 du même titre, écrit par Bruce Hutchison, le regretté journaliste et commentateur politique.
Cette idée est l’une des sept qui façonnent la notion du Canada comme le produit de l’accommodement mutuel. La seconde est le concept de «l’histoire utilisable», qui découle d’une pièce dans le New Yorker par l’historien américain William Pfaff qu’il a écrit peu de temps après l’effondrement de l’Union soviétique. Nouvellement sorti le problème de la Russie, a-t-il dit, était qu’il n’y avait pas d’histoire utilisable – qui vient de ce qui a fonctionné pour obtenir un pays à travers les défis difficiles du passé. Fait intéressant, après les attaques terroristes de 9/11, le maire Rudy Giuliani a trouvé l’histoire utilisable de New York en ce que les Londoniens ont fait pendant la Seconde Guerre mondiale pour supporter le Blitz.
Troisièmement, l’idée centrale qui a partagé des histoires est la substance de l’histoire utilisable – une source vitale de force ou de faiblesse – provenant de nombreux endroits divers.
Les quatre idées restantes sont plus originales et donc peut-être moins familières:
- L’accommodement mutuel comme un terme formel. Alors que les Canadiens le comprennent instinctivement comme un moyen pratique d’aller sur une grande partie de leur entreprise, il n’a pas été exprimé dans des mots simples.
- La probabilité que le Canada aura un autre «moment Sir John A. Macdonald» – qui exigera des réalisations qui semblent complètement improbables et nécessitent de l’audace et de la patience.
- Globalement, nous sommes à un autre moment très difficile de changement dans l’histoire, quand l’élan et la direction des forces dominantes qui ont surmonté tout debout à leur manière ont commencé à faiblir, les forces contraires sont devenues plus fortes, et la voie à suivre est de nouveau incertaine.
- La grandeur est importante pour les pays et pour les dirigeants. Sir-Wilfrid-Laurier et le Canada sont devenus grands en obtenant le droit d’accommodement mutuel. Le Canada sera toujours le pays de Laurier, à moins qu’il ne décide d’abandonner son accommodement mutuel, ou atteigne une impasse où cela ne fonctionne plus.
Les histoires partagées peuvent renforcer le courage nécessaire pour soutenir l’action audacieuse et affronter les défis difficiles. Ces deux idées – courage et histoires partagées – sont à l’origine du projet du Narratif Canadien.
Incidences mondiales
L’accommodement mutuel est le contraire de ce qui se passe aux États-Unis. C’est une nation qui est actuellement minée par l’accent extrême sur les droits individuels au détriment de la société dans son ensemble, sur les divisions entre les différents groupes, et sur la lutte incessante entre le bien et le mal. L’accommodement mutuel semble de plus en plus être l’ingrédient essentiel qui est nécessaire pour la survie du meilleur de notre monde tel que nous le connaissons.
Il y a trois sortes d’histoires: le «comment» (la manière de voyager), le «où» (destination de voyage), et le «quoi» (événements spécifiques qui se produisent au long du chemin). L’accommodement mutuel est une histoire de la façon – une façon de faire de la politique et la vie sociale. La liberté, les droits de l’homme, la primauté du droit et la démocratie ont également changé le monde.
L’accommodement mutuel ne constitue pas en soi un événement mémorable, même s’il a changé le Canada. Les 100 prochaines années seront probablement dominées par de graves menaces pour l’économie et l’ordre géopolitique, ainsi que la stabilité dans le monde – un monde dans lequel la combinaison rare de la générosité physique et de la compréhension socio-politique du Canada, et de vivre dans un bon quartier, pourraient apporter une contribution significative.
Le développement du Canada a eu lieu en grande partie séparément des événements qui ont eu lieu hors de l’Amérique du Nord. L’accent sur l’avenir sera plus externe et le Canada est en mouvement d’être une partie largement déconnectée du monde à être profondément interconnecté.
Le Canada à l’eau, les aliments, l’espace, les minéraux, les ressources et les moyens politiques, économiques, sociaux, et culturels qui sont en nombre insuffisant pour le reste du monde. Si le Canada doit saisir les opportunités dont il a besoin pour engager immédiatement une conversation nationale sur les histoires partagées et séparées de ses différents peuples et régions – sur la façon d’envisager son avenir et comment saisir sa place dans le monde.
Le but est de regarder à l’intérieur
Le Canada doit tenir des conversations nationales sur de nombreuses questions importantes. Cela inclut de parler si son récit d’accommodement mutuel capture comment la plupart des Canadiens se sentent dans le pays.
Pour réussir, le projet du Narratif Canadien doit stimuler les Canadiens à penser quand l’accommodement mutuel a fonctionné dans le passé et comment, dans l’avenir, il peut nous aider à la fois à la maison et à l’étranger. Les valeurs, les histoires, les idées, les rêves, les buts et les choix façonnent l’ensemble des individus, des sociétés et des civilisations. La vision – le sens de ce qui peut être et ce qui devrait être – les leurrent et les motivent tous.
Comme le grand critique et penseur canadien Northrop Frye a dit, les identités sont toujours au sujet de qui vous aspirez à être, pas qui vous êtes maintenant. Le déplacement vers une vision de l’avenir pour le Canada et le monde – les deux vont désormais main dans la main – c’est le sujet du projet Narratif Canadien.
Au centre de toutes les identités – comme individus, des organisations, des sociétés ou des pays – est la façon dont notre culture particulière nous façonne pour répondre à ce qui est mis en face de nous. Nous devons comprendre nous-mêmes et les autres et l’effet que nous avons les uns des autres. Il en est de l’accommodement mutuel. Cela fonctionne mieux lorsque chaque partie comprend l’autre côté très bien. Il est essentiel de savoir ce que le groupe adverse veut avant d’en venir à une entente qui peut durer, et la meilleure façon de répondre si un accord ne se prouve pas d’abord possible.
Les questions importantes pour ceux qui pensent qu’une conversation nationale sur l’histoire de l’accommodement mutuel du Canada mérite d’être poursuivie, comprennent les points suivants:
- Est-ce que le compromis mutuel du Canada est ce que vous ressentez ?
- Si ce n’est pas le cas, qu’est-ce que vous ressentez à propos du pays dans lequel vous vivez?
- Avez-vous une autre histoire partagée- en plus ou à la place de l’accommodement mutuel? Qu’est-ce que c’est? Quelles sont vos raisons?
- Êtes-vous d’accord avec l’idée que l’histoire utilisable provient des histoires partagées et des histoires séparées, et comment elles peuvent se renforcer ou s’affaiblir l’une et l’autre? Si non, pourquoi pas?