Comme plusieurs autres milliers de Chinois fortunés, Lili Feng et son mari ont appliqué au programme canadien de résidence permanente, par l’entremise du programme d’immigrant investisseur, croyant que le Canada offrirait un meilleur futur pour eux et leurs trois filles.
Après quatre années d’attente, les rêves de Madame Feng ont été soufflés en février, lorsque le gouvernement canadien a annoncé l’arrêt de son programme d’immigrant investisseur et a annulé des dizaines de milliers de demandes non-traitées.
Dans une tentative de persuader le Canada de renverser sa décision, Madame Feng a rejoint plus de 1500 demandeurs, surtout Chinois, dans une poursuite contre les autorités de l’immigration canadienne, pour un montant de dommages de 5 millions de dollars canadiens par candidat et dépendants, en compensation, puisque leurs demandes n’ont pas été traitées dans les temps.
L’annulation du programme a été annoncée en février, suite à une série de rapports publiés dans le South China Morning Post révélant que le programme était débordé par les applications des riches investisseurs de la Chine.
Selon le journal, le gouvernement canadien avait arrêté d’accepter de nouvelles applications en juillet 2012, suite au débordement des applications, 66423 depuis juillet dernier, dont 50131 avaient été complétées par des candidats chinois.
L’annulation du programme et des demandes d’immigration qui y sont liées ne prendra pas effet jusqu’à-ce que le budget passe le 26 juin.
« Depuis des décennies, ce programme a significativement dévalué la résidence permanente canadienne. », est-il écrit dans le budget proposé, à propos du programme d’investisseur immigrant, « avec peu de preuves que les investisseurs immigrants apportent une contribution économique positive au pays ». Les investisseurs immigrants ont tendance à déclarer des taux d’emploi et de revenu moindre, payant ainsi moins d’impôts que les autres immigrants économiques, selon le budget du gouvernement.
Avant son annulation, le programme canadien d’immigrant investisseur était considéré par plusieurs comme le chemin le plus facile pour recevoir la résidence permanente à l’étranger, les investisseurs recherchant à immigrer au Canada ne devant faire qu’un prêt sans intérêts de 5 ans au gouvernement canadien, de 400 000$ ou 800 000$, selon le moment de leur demande, en plus de démontrer un actif net d’au moins 1, 6 millions de dollars canadiens.
La Chine fait partie des trois pays comptant le plus haut nombre de familles millionnaires, dont 64% souhaitent s’établir à l’étranger. Les principaux arguments que donnent ces Chinois fortunés pour l’immigration sont les inquiétudes qu’ils ressentent en Chine concernant la qualité de l’éducation, la pollution et la sécurité alimentaire.
Le gouvernement canadien a dit qu’il annoncerait de nouveaux plans pour un programme pilote « plus précis et efficace » pour les investisseurs immigrants dans les prochains mois.
« Le Canada a une fière tradition d’accepter des immigrants de partout dans le monde, incluant la Chine., dit Bill Brown, un porte-parole du département de l’immigration. La Chine est un des pays les plus importants de l’immigration canadienne et il « continuera de se classer ainsi ».
Au moment où le programme a été annulé, les investisseurs représentés dans la poursuite étaient à divers stades de la procédure de revue de leur application.
Pour Madame Feng, qui a appliqué avec sa famille en 2010, déménager au Canada est un rêve qui remonte à très longtemps. En préparation du déménagement, Madame Feng avait placé ses deux filles plus âgées dans une école internationale de Shenzhen et avait commencé à préparer le transfert de la direction de la compagnie qu’elle opère avec son mari. On leur avait dit que le processus complet de la demande ne prendrait pas plus de deux ou trois ans.
Malheureusement, quatre ans plus tard, la famille Feng reste déçue et amère suite à ces événements.
Source : Sinosphere Blogs