Les statistiques publiées par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) révèlent que le nombre d’étudiants étrangers qui obtiennent la résidence permanente est en augmentation.
Les chiffres montrent que 8 565 anciens étudiants étrangers sont devenus résidents permanents en 2005, contre 19 330 au cours des trois premiers trimestres de 2023.
Au cours de la période couverte par l’ensemble des données officielles, l’Ontario a conservé sa position de province qui admet le plus grand nombre de résidents permanents ayant le statut de titulaire d’un permis d’études antérieur.
En 2015, par exemple, elle a admis 2 725 RP, soit un total de 1 025 admissions de plus que l’Alberta (la province qui a enregistré le deuxième plus grand nombre d’admissions cette année-là).
Ce nombre a presque triplé en 2023, lorsque l’Ontario a admis un total impressionnant de 6 760 résidents permanents qui étaient auparavant des étudiants étrangers au Canada.
Par ailleurs, le classement des autres provinces en termes de transitions entre permis d’études et RP a changé au cours de la période étudiée dans les statistiques d’IRCC.
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En 2015, par exemple, l’Ontario était suivie par l’Alberta (1 700 RP), le Québec (1 575 RP) et la Colombie-Britannique (1 425 RP), respectivement en deuxième, troisième et quatrième position. Toutefois, au troisième trimestre de 2023, la Colombie-Britannique s’est hissée à la deuxième place avec 4 195 RP (une croissance de 2 770), suivie du Québec (2 115) conservant la troisième place, et derrière l’Alberta (1 900) qui occupe la quatrième place.
Cela montre que l’Alberta n’a admis que 200 RP supplémentaires ayant le statut d’ancien titulaire de permis d’études entre le total de 2015 et le total de 2023 (à l’exclusion du quatrième trimestre).
Bien que la tendance à long terme indique de manière majoritaire une croissance positive d’année sur l’autre du nombre d’étudiants étrangers bénéficiant d’une RP du Canada, les statistiques à court terme montrent une tendance inégale de hauts et de bas dans le nombre d’admissions.
En 2015, par exemple, 8 565 étudiants étrangers sont devenus résidents permanents au Canada. L’année suivante, cependant, ce nombre est tombé à 8 270.
Bien qu’il y ait eu une croissance en 2017 (9 410), 2018 (10 950) et 2019 (11 565), l’avènement du COVID-19 en 2020 a montré l’adoption d’une politique d’immigration plus stricte. Le nombre d’immigrés titulaires d’un permis d’études a ainsi été ramené à 7 750.
L’année suivante, cependant, a été marquée par un boom sans précédent des dossiers d’immigration pour les étudiants étrangers. 22 675 d’entre eux ont obtenu une RP au Canada, ce qui est encore plus élevé que les chiffres de 2022 (19 735) et – jusqu’à présent – de 2023 (19 330 octrois au total de RP pour les étudiants étrangers).
Avertissement du Sénat
Ces chiffres – bien qu’ils indiquent des perspectives d’immigration croissantes pour les étudiants étrangers au Canada – ne signifient pas que le fait d’étudier dans un établissement postsecondaire au Canada garantit la résidence permanente.
Dans un avertissement émis par les sénateurs Ratna Omidvar, Hassan Yussuf, Sabi Marwah et Yuen Pau Woo dans leur rapport sur le programme fédéral pour les étudiants étrangers, il a été noté qu’il n’y avait pas assez de places de RP pour répondre au nombre toujours croissant d’étudiants étrangers arrivant au Canada.
Cela est particulièrement mis en contexte si l’on considère le fait que 550 000 nouveaux étudiants étrangers ont été admis au Canada en 2022, avec plus de 800 000 titulaires de permis d’études se trouvaient dans le pays à la fin de l’année.
Le rapport des sénateurs, intitulé « Renforcer l’intégrité du programme canadien pour les étudiants étrangers », conseille à Ottawa de veiller à ce que le processus RP reste compétitif afin de filtrer uniquement les meilleurs étudiants étrangers.
De plus, il a averti contre les consultants en éducation à l’étranger qui induisent en erreur les étudiants étrangers potentiels souhaitant venir au Canada quant à leurs chances d’obtenir la RP et, par la suite, la citoyenneté.
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Par exemple, de nombreux étudiants se voient refuser un permis parce que les établissements qu’ils fréquentent ne sont pas des établissements d’enseignement désignés (ou EED) et ne remplissent donc pas les conditions requises pour obtenir un permis de travail postdiplôme (PTPD).
« Les programmes proposés par les établissements publics doivent répondre à certaines exigences pour que les étudiants étrangers puissent bénéficier d’un PTPD, tandis que les programmes proposés uniquement par des établissements privés ne sont pas du tout admissibles aux PTPD », écrit encore le rapport.
« Les étudiants étrangers qui font appel à des agents ne sont souvent pas conscients de ces subtilités et découvrent la mauvaise nouvelle lorsqu’il est trop tard. »
Le rapport accuse également le gouvernement fédéral de « perpétuer un sentiment d’espoir exagéré » chez les étudiants étrangers.
On y lit que « Si le gouvernement canadien fait preuve d’honnêteté en soulignant les avantages des études au Canada en matière d’immigration, il pourrait peut-être faire davantage pour être plus direct quant à la nature hautement compétitive de la procédure de demande de résidence permanente. »
Selon les projections d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), le nombre d’étudiants étrangers demandant à venir au Canada chaque année atteindra 1,4 million d’ici 2027, selon un document de politique interne.
En 2023, 900 000 étudiants étudieront au Canada.