Un visa pour les talents technologiques à fort potentiel qui permettrait aux étrangers possédant des compétences recherchées de venir au Canada pour chercher du travail même sans offre d’emploi a déjà été lancé au Royaume-Uni et devrait être essayé ici, affirme le président d’un conseil d’affaires pour les entreprises technologiques canadiennes.
« Si votre marché du travail a désespérément besoin de développeurs de logiciels ou de scientifiques des données, laissez-les entrer ! » a écrit Benjamin Bergen, président du Conseil des innovateurs canadiens (CCI) dans une tribune publiée dans le Globe and Mail. « Pourquoi n’avons-nous pas pensé à cela ? »
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En juillet, le Royaume-Uni a dévoilé sa stratégie nationale d’innovation qui comprend deux idées de politiques visant à résoudre les pénuries de main-d’œuvre dans le secteur dans ce pays.
Le volet des talents mondiaux du Canada est une tendance mondiale
La première idée n’était pas vraiment une surprise, car le Canada a déjà quelque chose de similaire. Le nouveau volet de visa à échelle variable du Royaume-Uni permet aux travailleurs hautement qualifiés ayant reçu des offres d’emploi de la part d’entreprises technologiques de bénéficier d’une procédure d’immigration accélérée, à l’instar du volet des talents mondiaux (VTM) du Canada.
La norme de service du VTM consiste à fournir aux travailleurs qualifiés des permis de travail canadiens et à traiter les demandes de visa dans un délai de deux semaines. Le SVG, lancé à la mi-2017, fait partie du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET). Il existe pour fournir aux entreprises à forte croissance les talents dont elles ont besoin rapidement en réduisant les délais de traitement des demandes de visa canadien de six mois à seulement 10 jours ouvrables.
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« Cela fait du bien de voir d’autres pays copier nos succès politiques », a écrit M. Bergen.
Cependant, l’autre initiative du Royaume-Uni, le visa pour les talents technologiques à haut potentiel, est quelque chose que le Canada ne fait pas déjà et le président du conseil d’affaires pense qu’Ottawa devrait sérieusement l’envisager.
« Au CCI, nos membres nous le disent tous les jours : Les entreprises canadiennes en pleine expansion cherchent désespérément des travailleurs », écrit M. Bergen.
« L’éthique qui anime les innovateurs est simple : Si vous voyez un problème, essayez de trouver une solution », a-t-il ajouté. « Et si une solution n’existe pas, vous devez faire preuve de créativité. Le visa d’immigration à haut potentiel est une bonne idée. »
Laisser les « nomades numériques » du monde entier venir au Canada
Le CCI préconise que le Canada adopte une stratégie de « nomades numériques » permettant aux travailleurs hautement qualifiés du secteur des technologies de venir tout simplement ici et de chercher du travail dans le secteur qui a été gravement touché par la pénurie de main-d’œuvre.
« Nous n’avons pas besoin d’une étude universitaire de 100 pages ou d’une commission parlementaire convoquant des audiences sur la pénurie aiguë de talents au Canada, et d’attendre un an pour publier un rapport », a écrit Bergen. « Les idées sont déjà disponibles si nous écoutons les dirigeants des entreprises canadiennes innovantes et à forte croissance. Ils nous disent qu’en matière de talent, il faut agir de toute urgence. »
Le groupe de réflexion sur l’innovation a déjà publié une liste de 13 recommandations dans sa stratégie sur les compétences et les talents, des idées émises par des cadres du secteur.
« Prises ensemble, elles augmenteraient de manière significative la disponibilité de talents technologiques qualifiés au Canada », écrit Bergen.
« La COVID-19 a massivement perturbé le marché du travail et les innovateurs s’adaptent déjà aux nouvelles réalités », a-t-il écrit. « L’innovation ne consiste pas toujours à inventer une toute nouvelle idée. Il s’agit souvent de reconnaître ce qui fonctionne déjà, de l’adapter et de l’améliorer en cours de route. Il s’agit également d’aider nos décideurs politiques grâce à un retour d’information de première ligne afin qu’ils puissent concevoir des programmes ayant un impact significatif sur notre économie. »