La pénurie de main-d’œuvre dans le secteur agricole canadien pourrait atteindre 114 000 personnes d’ici 2025 si le mode de recrutement actuel des travailleurs étrangers est maintenu.
C’est l’opinion de deux personnalités du secteur agricole qui ont appelé à la création d’un programme d’immigration destiné spécifiquement aux travailleurs agricoles.
Mark Wales et Mark Chambers, coprésidents du Groupe de travail sur l’agriculture et l’agroalimentaire, affirment que le taux actuel de 7% de postes vacants dans l’industrie correspond à une perte de ventes de 1,5 milliard de dollars.
L’agriculture canadienne en chiffres
- L’agriculture et la transformation contribuent pour 100 milliards de dollars et près de 7% au PIB du Canada.
- L’agriculture nourrit 37 millions de Canadiens.
- Écart actuel de main-d’œuvre: 60 000 travailleurs.
- Écart prévu pour 2025: 114 000 travailleurs.
- Un taux de vacance de 7% coûte 1,5 milliard de dollars en ventes perdues.
- 25 $ l’heure pour conduire une moissonneuse-batteuse en Saskatchewan.
- Les travailleurs saisonniers représentent 53% de la main-d’œuvre agricole.
- Les travailleurs internationaux représentent 12% de la main-d’œuvre agricole.
«Les produits que nous achetons à l’épicerie dépendent des gens: entreprises agricoles et agroalimentaires et travailleurs qui sèment, cultivent, récoltent, préparent et conditionnent les produits agricoles canadiens», déclarent les deux hommes dans un article paru dans le Globe and Mail.
“Malheureusement, les agriculteurs et les transformateurs ont du mal à trouver suffisamment de travailleurs.”
Wales et Chambers plaident en faveur d’un «programme de main-d’œuvre agricole et agroalimentaire» spécialement conçu pour les besoins de l’industrie, qui emploie actuellement du personnel dans le cadre du programme des travailleurs étrangers temporaires.
Les deux hommes disent que l’industrie cherche toujours les Canadiens avant tout pour répondre à ses besoins en main-d’œuvre.
Cependant, malgré des salaires concurrentiels – on dit qu’un chauffeur de moissonneuse-batteuse gagne 25 $ l’heure en Saskatchewan – il manque encore une pénurie pour le PTTE actuel.
Le programme d’immigration de travailleurs agricoles d’après Wales et Chambers
«Ce plan serait une question d’équité. Cela permettrait aux travailleurs agricoles et du secteur de l’alimentation d’obtenir une voie d’immigration permanente, ainsi que des solutions sensées aux programmes qui ont du sens pour les agriculteurs, les travailleurs agricoles, les transformateurs primaires et les consommateurs canadiens. Les travailleurs agricoles constituent la majorité du programme des travailleurs étrangers temporaires. Un programme agricole et agroalimentaire est donc sensé. »
Le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées a récemment procédé à un examen du PTTE. Vous pouvez lire le rapport ici.
Le rapport reconnaît le déficit de main-d’œuvre dans le secteur agricole, en le limitant aux «zones rurales où le secteur est implanté, ainsi qu’à la nature saisonnière, physique et pénible du travail requis».
Le ministre de l’Immigration, John McCallum, envisage de modifier le programme après la publication du rapport, bien que la création d’un nouveau programme agricole spécifique et distinct semble peu probable.
Il est plus probable que des changements soient apportés au système actuel pour rendre plus rapide et plus facile le recrutement de travailleurs agricoles.
«La prochaine fois que nous irons à l’épicerie, reconnaissons le bon travail des agriculteurs et des transformateurs de produits alimentaires et notons que le travail et les compétences en agriculture méritent d’être valorisés», écrivent Wales et Chambers.
« C’est important; c’est notre nourriture après tout. »